C’est l’été. Tanger accueille ses invités. « La mariée du Nord », passerelle entre l’Europe et l’Afrique, carrefour des cultures et des civilisations, ne cesse de célébrer ses fiançailles éternelles ! L‘ensorceleuse a rendu fou plus d’un ! d’Ulysse à Henri Matisse, D’Alexandre Dumas à Paul Bowles. Tanger est une fête.
A l’occasion de sa saison estivale, la cité de Détroit et de Delacroix nous offre un cadeau inestimable, les œuvres de cinq figures de la figuration nationale : Saad Ben Cheffaj, Fayssal Benkiran, Aziz Benja, Mohamed Drissi et Rachid Sebti. Un coup concocté par Medina Art Gallery et son manager, Omar Salhi. Cinq/cinq !
L’espace, convivial, raffiné et accueillant, date de 1999. La galerie, pignon sur rue, rue Antaki, s’est imposée au fil des années comme lieu de référence en matière d’arts, moderne, contemporain et orientaliste. Des choix d’expositions judicieux faisant la promotion des emblématiques noms de la scène artistique marocaine, toutes générations confondues. Les cimaises de Medina Art Gallery ont vu défiler, entre autres, Ben Yessef, Mohamed Drissi, Mohamed Hamri, Saad Ben Cheffaj, Rachid Sebti et des noms de la scène internationale à l’instar des Louis Endres et autre Antonio Fuentes…
Avec « Art figuratif : L’éclat d’un retour » c’est une sorte de quintessence de tons, de lumières et de matières qui nous ai donnée à voir. Si tous les exposants ont entamé leur parcours artistique par l’école de Tétouan, chacun d’entre eux à son propre cheminement, sa propre palette et son propre univers.
Des matières lourdes de Saad Ben Cheffaj, sa colombe, emblème de la cité de naissance et d’enfance, Tétouan… Ses œuvres entre le figuratif, l’expressionnisme, le néoréalisme et l’abstraction. Mohamed Drissi, l’enfant incompris, qui a sillonné la planète à la recherche de la maîtrise de son monde…Ses visages tourmentés, torturés… Son univers des bas-fonds à qui sa propre vie donne sens et essence. Aziz Benja, visage d’une nouvelle génération, né en 1974 qui vit et travaille à Tanger, nous plonge dans un imaginaire chatoyant, végétal et aquatique. Avec Faissal Benkiran et ses compositions, on est fasciné par un hyperréalisme qui laisse coi. Quant aux toiles de Rachid Sebti, elles nous dévoilent le huit clos, ô combien séduisant et énigmatique, de l’éternel féminin. Le corps dans tous ses êtas, thème universel par excellence. Eblouissant.
Belle exposition, belle plaquette, éditée à l’occasion avec des textes d’Ahmed Fassi, bel événement à ne pas rater. L’exposition dure jusqu’au 16 août 2019