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Le débat scientifique bat son plein sans aucune certitude, juste des questions. La médecine n’est pas une science exacte et aujourd’hui l’on marche sur la base d’approximations successives, d’intuitions, d’empirisme, souvent démentis quelque temps après. C’est juste que tous les progrès accumulés ne permettent pas d’avoir des réponses définitives, à la vitesse de la propagation du virus. Ainsi, le fait que d’anciens malades guéris, redeviennent positifs pose la question de l’immunisation. On ouvre des portes, suscitant des espoirs, on les referme après. La science est ce qu’elle a toujours été : en perpétuel mouvement. Cela fait une belle jambe aux familles des morts, mais il faut l’accepter.Sur le plan économique, c’est un mort qui paraît remporter la palme, Keynes est demandé aux commandes, mais cela risque de ne pas suffire. Car c’est la question des inégalités sociales qui ressurgit avec force et Keynes n’y répond pas fondamentalement. Des mouvements sociaux auront lieu, avec des implications fortes sur le plan politique, le pire n’est pas sûr, c’est-à-dire l’envolée des populismes, la résurgence des gauches de gouvernement, même débarrassées des concessions honteuses au libéralisme, non plus, parce que ces concessions l’ont dénaturé.Notre mode de consommation, notre relation aux choses matérielles, à la nature, à ce qu’est réellement l’épanouissement personnel est remis en question.Cependant, il y a plus important, ce sont les questions sur ce qu’est être un humain. Je suis
un homme des cavernes sur le plan digital, cela fera plaisir à mon ami de 45
ans, Naïm Kamal. Moi cela me fait plaisir que tous les penseurs s’accordent
pour dire que le virtuel ne remplace pas le monde réel et que nous avons besoin
de relations sociales.La relation au travail est aussi questionnée. Le télétravail c’est utile, performant. Mais le travail pour être épanouissant, doit être aussi un lieu d’échanges, de rencontres, de vie. Notre mode de consommation, notre relation aux choses matérielles, à la nature, à ce qu’est réellement l’épanouissement personnel est remis en question. On ne recommencera pas comme si de rien n’était.