Spectacle : L’humoriste Yassine Belattar prochainement à Casablanca et à Rabat

by David Jérémie

C’est à Casablanca et à Rabat les 27 et 29 septembre prochain que Yassine Belattar jouera son spectacle «En marge». L’occasion pour l’humoriste franco-marocain d’aller, pour la première fois de sa carrière, à la rencontre du public dans le Royaume et de leur proposer un one-man-show hilarant qui a surfé ces dernières années sur la vague du succès.

Humoriste engagé, animateur de talent et chroniqueur reconnu, Yassine Belattar est aussi un homme de convictions. Il a toujours porté en France et ailleurs la voix de la diversité et dénoncé la bêtise humaine, aussi bien dans ses spectacles qu’à travers les médias.

   

Toujours est-il que pour défendre certains de ses engagements, il s’est retrouvé ces dernières années au cœur de plusieurs polémiques médiatiques. Il s’est vu également menacé de mort à maintes reprises et a eu maille à partir avec la justice française. De quoi faire réfléchir l’artiste qui a songé dès lors à mettre un terme à sa carrière d’humoriste, le jeu ne valant peut-être plus la chandelle selon lui.

Lire aussi | Une montre Skeleton, à l’effigie de French Montana

«Comme vous le savez certainement, je mettrai un terme à ma carrière d’humoriste à la fin de l’année 2022», nous dit-il de façon réfléchie. Et d’ajouter «je suis en train de m’investir plus en profondeur au Maroc dans certaines affaires, plus particulièrement à Marrakech. Je ne suis pas quelqu’un qui s’engage à moitié, d’ailleurs les projets que je mène là-bas nécessitent que je sois constamment présent dans les mois à venir».

Si Yassine Belattar est en train de s’ouvrir à d’autres horizons professionnels, il gardera néanmoins un œil très attentif, pour ne pas dire très aiguisé, sur ce métier d’humoriste qui lui a permis de se révéler aux yeux du grand public et qui a fait de lui l’un des meilleurs et des plus engagés de sa génération. À coup sûr, il continuera de suivre et d’épauler la nouvelle garde d’humoristes pour laquelle il ne sera jamais avare de conseils. Par ailleurs, rien ne l’empêchera à l’avenir, si l’envie s’en fait sentir, de remonter à l’occasion sur les planches.

En attendant, Yassine Belattar met la touche finale à sa dernière tournée de spectacles jusqu’à la fin de l’année. Outre la France, l’Europe, et sous peu le Maroc, il prévoit également de se produire dans d’autres pays en Afrique. A la question de savoir pourquoi a-t-il intitulé son spectacle «En marge», il précise : «j’ai toujours accepté l’idée d’être un artiste marginal. De par mes convictions et mes engagements, j’ai fait ce choix d’avoir une carrière particulière. Croyez-moi, ce n’est pas la pire des places pour pouvoir dire ce que l’on pense vraiment». Et d’ajouter : «au contraire, je m’en porte très bien et c’est même une fierté pour moi».

Selon l’humoriste, la thématique principale de son one-man-show n’est autre que l’interrogation sur le bien-vivre ensemble en France qui s’est fortement dégradé ces dernières années. «J’aborde d’autres sujets comme mon rapport à mon africanité, et plus particulièrement à ma marocanité, et aussi le rapport lié à la mort».

Lire aussi | Lettre ouverte de Touhami Ennadre à l’ambassadrice de France au Maroc

Et d’expliquer : «la mort constitue vraisemblablement un sujet tabou dans l’humour, mais selon moi, nous pouvons très bien en rire, non pas de la mort en elle-même, mais de tout ce qu’il y a autour d’elle. J’aborde ce sujet dans mon spectacle, car j’ai perdu en 2019 mon meilleur ami dans le crash d’un avion d’Éthiopien Airlines. Ce décès m’a beaucoup affecté, mais a débloqué de nombreuses choses en moi, notamment le fait de vivre «carpe diem», c’est-à-dire de profiter de l’instant présent sans se soucier du lendemain. Il faut en effet avancer dans la vie, faire des choses et surtout ne pas vivre dans le calcul ou dans les regrets».

L’actualité en France et dans le monde n’ayant de cesse d’évoluer, Yassine Belattar a fait lui aussi évoluer son spectacle par petites touches. «Je suis obligé de m’adapter continuellement à l’actualité ambiante qui est toujours aussi foisonnante, parfois croustillante, révoltante ou tragique», nous confie-t-il. Et il ajoute : «le regretté Guy Bedos, que vous connaissez et avec lequel j’ai travaillé, aimait à dire qu’un spectacle n’est jamais figé dans le marbre, car il évolue constamment. Donc autant de sujets brulants à aborder dans ce spectacle avec, comme vous vous en doutez, beaucoup d’humour à la clé», conclut l’humoriste qui se produira le 27 septembre au Studio des arts vivants à Casablanca et le 29 septembre à la salle Bahnini à Rabat.

   

Vous aimerez aussi