L’écrivain marocain Abdellah Taïa vient d’inscrire une nouvelle distinction à son parcours en recevant, le 16 octobre 2024, le prix de la Langue française. Cette consécration, attribuée par la ville de Brive, célèbre une œuvre qui enrichit et sublime l’expression littéraire francophone. L’annonce vient confirmer ce que beaucoup pressentaient : cette rentrée littéraire appartient à Taïa.
Son dernier roman, Le Bastion des larmes (Julliard), a immédiatement captivé la critique. À travers ce récit intimiste, il plonge dans les méandres de la marginalité et de l’identité, des thématiques qui traversent toute son œuvre. Cette voix singulière lui vaut d’être dans la deuxième sélection du prix Goncourt et en lice pour plusieurs autres récompenses prestigieuses, comme le prix Médicis et le Grand Prix du Roman de l’Académie française. Chaque ligne semble résonner comme un écho de combats silencieux, offrant aux opprimés une place sur la scène littéraire.
Doté de 10 000 euros, le prix de la Langue française est en effet remis chaque année à une personnalité du monde littéraire, artistique ou scientifique dont l’œuvre illustre la beauté et la force du français. Le jury, présidé par le journaliste Jérôme Garcin, a salué une écriture qui « donne une voix aux exclus », soulignant la dimension profondément personnelle des textes de Taïa. Cette récompense est aussi le reflet d’un parcours audacieux : avec franchise et sensibilité, l’écrivain puise dans sa propre vie pour mieux raconter celle des autres.
À 51 ans, Abdellah Taïa rejoint de ce fait le cercle restreint des lauréats prestigieux de ce prix, parmi lesquels Annie Ernaux, prix Nobel de littérature, et Emmanuel Carrère. Son prix lui sera remis le 8 novembre, à l’ouverture de la 42e Foire du livre de Brive, un rendez-vous incontournable des lettres françaises. Une consécration attendue pour un auteur qui n’a jamais cessé d’imposer sa voix avec justesse et courage.