Invité de Stéphan Bureau, journaliste et animateur à Radio Canada, Boris Cyrulnik n’a pas mâché ses mots : « Je suis un peu triste de voir que j’ai commencé ma vie en subissant un langage totalitaire, et que j’arrive au dernier chapitre de mon existence en voyant réapparaître un autre langage totalitaire ». Ayant échappé à l’horreur nazie pendant l’Occupation, le neuropsychiatre français regarde avec une certaine inquiétude l’état actuel du monde dont les dérives lui rappellent le « langage totalitaire » des années 1940.
« Le langage totalitaire est tragiquement bien accepté par la plupart des cultures et actuellement, on le voit réapparaître au Proche-Orient, en Europe et même en Amérique du Nord. Ce n’est pas l’idéologie imaginaire des nazis, c’est un autre langage totalitaire. Mais si on le laisse se développer, il sera aussi cruel que le nazisme ou le communisme. […] Il y a péril, absolument. ».
Durant l’émission, Boris Cyrulnik fait, également, une comparaison entre la montée de ce langage totalitaire et la montée de l’intolérance, notamment religieuse, dans certaines régions du monde.
Selon le neuropsychiatre, l’éducation représente presque le seul remède face au totalitarisme et à l’obscurantisme.