Suite à la décision de fermer les écoles à Casablanca, à la veille de la rentrée des classes, un collectif indépendant de parents d’élèves a pris la décision d’envoyer une lettre ouverte au Ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique afin d’exprimer leur colère et leur inquiétude face à une telle décision. « Nous sommes un collectif indépendant de parents, sans distinction de nationalité, de classe sociale, de religion ou encore de couleur politique » précise la lettre envoyée au Ministère jeudi 17 septembre. Un recours à la justice « symbolique » pour mettre en avant le caractère tardif de cette décision qui « témoigne de l’absence de considération de vos instances vis-à-vis des citoyens, des parents, des travailleurs, des membres du corps enseignant ». Et des élèves également qui se sont vus privés d’une rentrée tant attendue et tant préparée. « Le préjudice causé est d’autant plus incompréhensible qu’il revient sur les décisions prises par vos soins concernant les modalités de la rentrée 2020 et communiquées le 26 août dernier, à savoir que la rentrée scolaire des élèves était fixée au 7 septembre 2020 ; que l’enseignement à distance était retenu comme mode d’enseignement à privilégier avec la possibilité d’opter pour un enseignement en présentiel pour les parents qui le souhaitaient ; et que les établissements scolaires devaient respecter les mesures d’hygiène et de prévention suivantes : port du masque obligatoire dès l’âge de 11 ans, effectifs réduits en classe, lavage régulier des mains, désinfection permanente des locaux » expliquent la lettre qui se questionne sur la fermeture des écoles et l’ouverture des centres commerciaux, cafés et restaurants. Un paradoxe incompris de la part du collectif représenté par le Cabinet Benbrahim- Chraïbi qui pointe du doigts les conséquences sur les enfants, sur l’activité professionnelle et sur l’avenir du pays qu’il considère comme irréparables. « Monsieur Le Ministre, avez-vous des doutes sur les capacités des directeurs d’établissements scolaires à appliquer des mesures sanitaires ? Pensez-vous que nous soyons irresponsables au point de négliger la sécurité de nos enfants et de nos familles ? ».
Le Collectif des Parents en colère est conscient que ce recours a une portée symbolique et que les chances d’un dénouement favorable restent faibles compte tenu de l’état d’urgence du Maroc. Ils comptent notamment sur le pouvoir de l’opinion publique. « Jusqu’ici, nous nous sommes tus, nous nous sommes adaptés, nous vous avons soutenu, attachés que nous sommes aux valeurs de responsabilité, d’engagement citoyen et de solidarité. Mais aujourd’hui, nous nous sentons trahis et bafoués dans nos droits ».