Franky Zapata réussit sa traversée de la Manche en flyboard

by Nadia Sefraoui

Après son échec du 25 juillet, Franky Zapata dit avoir travaillé plus de 15 heures par jour avec son équipe pour ne pas reproduire la même erreur. L’homme volant français a réussi à traverser la Manche sur son Flyboard, ce dimanche 4 août. Une première. Il lui a fallu une vingtaine de minutes pour parcourir les 35 km qui séparent Sangatte (Pas-de-Calais) de Douvres.

Le Marseillais de 40 ans avait décollé vers 8 h 15 heure locale de la plage de Sangatte (Pas-de-Calais) dans un vrombissement assourdissant et sous les yeux de plusieurs centaines de curieux, dix jours après son premier échec.

   

Casqué et harnaché, tout de noir vêtu, il s’est envolé vers St Margaret’s Bay côté anglais, qu’il a réussi à atteindre en une vingtaine de minutes en survolant la mer à 15 ou 20 m de hauteur. « Cette fois, il s’est posé facilement sur le bateau, il a changé son sac à dos et est reparti », a indiqué son épouse Krystel.

Il s’est posé côté britannique après avoir parcouru les 35 km de détroit debout sur sa machine volante, dotée de cinq mini-turboréacteurs qui lui permettent de décoller et d’évoluer jusqu’à 190 km/h, avec une autonomie d’une dizaine de minutes.

Lors de sa première tentative, le 25 juillet, 110 ans jour pour jour après l’exploit de Louis Blériot, premier aviateur à avoir franchi la Manche, il s’était élancé du même endroit sur sa planche volante, mais avait chuté quelques minutes plus tard dans les eaux anglaises, après avoir heurté la plateforme du bateau de ravitaillement où il voulait se poser.

En raison de la distance, Franky Zapata doit obligatoirement, pour ce défi auquel il s’est préparé ces six derniers mois, se réapprovisionner en kérosène, qu’il stocke dans son sac à dos. « La partie la plus complexe, c’est vraiment le ravitaillement », avait-il insisté après avoir été secouru en mer et ramené sur le littoral français par un remorqueur, reconnaissant une mauvaise appréciation de la difficulté de l’atterrissage.

Alors, pour cette seconde tentative, Franky Zapata et son équipe ont choisi pour le ravitaillement un bateau plus grand positionné dans les eaux françaises.

Lors de son premier essai et malgré son échec, le sportif, a affirmé n’avoir jamais volé aussi loin des côtes, a indiqué que ce vol avait été plus facile car l’air était moins turbulent.

Mais l’ancien champion du monde et d’Europe de jet-ski a dû réparer cette semaine dans son atelier près de Marseille l’électronique et les moteurs de son engin, endommagés lors de sa chute. D’où sa crainte, samedi, que sa machine rencontre « un petit souci » lors de cette nouvelle traversée. « Normalement, les machines, on les teste pendant plusieurs semaines avant d’avoir des événements importants, là, c’est vrai que c’est un peu angoissant d’avoir une machine qui vient d’être remontée », a-t-il dit.

Lors de sa première tentative, Franky Zapata et sa holding du même nom ont trouvé un écho médiatique, quelques jours seulement après une première vitrine d’envergure lors du défilé militaire du 14 Juillet sur les Champs-Elysées. Ce jour-là, devant le président Emmanuel Macron, il avait offert un spectacle futuriste: fusil en main, il avait volé à plusieurs dizaines de mètres du sol sur son invention, 100 % développée en France dans les ateliers de Rove (Bouches-du-Rhône).

Son invention avait déjà été exhibée fin 2018 au Forum Innovation Défense de Paris. Cette plateforme volante intéresse les forces spéciales françaises, qui y voient du « potentiel pour un emploi dans les opérations spéciales en zone urbaine ».

Depuis décembre 2018, son entreprise Z-AIR bénéficie, au titre d’un projet « RAPID », d’une subvention de 1,3 million d’euros du ministère des Armées pour développer une nouvelle turbine en impression 3D.

Avant de créer son « Flyboard Air », Franky Zapata volait déjà sur l’eau avec son premier Flyboard aquatique. La planche était alors propulsée au-dessus d’un plan d’eau par le jet de la turbine d’une moto marine.

   

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