Frédéric Beigbeder, le roi-dandy du sarcasme contemporain, tente dans ce recueil de 99 textes balayant plusieurs décennies d’y apporter quelques pistes de réflexion. Il cite en prologue une rescapée du Bataclan « Merde, je me suis dit que je n’allais tout de même pas être assassinée par un mec en jogging. » Mesurez l’intelligence suprême de cette réplique, ce trait d’ironie qui n’enlève rien à l’intensité dramatique de l’évènement. La mort. Mesurez le pouvoir des mots qui, en une seule phrase et sans colère, rend les terroristes totalement ridicules. Jugée parfois condescendante, dans son écriture il n’y a qu’une volonté, celle de ne jamais perdre son lecteur, grâce à l’humour justement, à l’originalité et à cette façon tellement subtile de parler littérature sans jamais en avoir l’air, de la rendre accessible à tous. De mêler tous les sujets sans jamais être plombant ni soporifique. C’est une preuve de générosité absolue, donner envie de lire un texte c’est sauver la littérature. L’humilité, c’est de faire croire qu’il ne fait que s’amuser alors que cela représente un travail colossal. Travailler comme un dingue en s’amusant, c’est la manière la plus salvatrice d’exister.
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Nadia Sefraoui
Ayant fait ses premiers pas à Maroc Hebdo en 1996, Nadia Sefraoui a exercé, également, au sein du Groupe Maroc Soir. En 2000, elle se rend aux Etats-Unis où elle devient correspondante à New York pour le journal Le Maghreb Observateur et Syfia, agence de presse africaine. Tous deux basés à Montréal. Depuis son retour au Maroc en 2014, elle a collaboré avec Ultra magazine – Groupe Ecos-Medias- et Version Homme, magazine du Groupe les Editions La Gazette.
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