Hajja Al Hamdaouia est décédée à 91 ans.

by La Rédaction

Elle ne chantera plus. La diva aux 1000 vies, celle qui se ventait d’avoir connue les trois Rois , a tiré sa révérence ce lundi 5 avril des suites d’une longue maladie, à l’hôpital Cheikh Zayd de Rabat. C’est Chawki Sifaoui, fils et manager de la chanteuse qui l’a annoncé sur les réseaux sociaux ce matin.

Chanteuse de Chaâbi mais pas seulement, Hajja Al Hamdaouia est une icône de la scène marocaine. Militante et engagée , elle a été une résistante pendant le Protectorat et a tout de suite eu le virus de la musique dès petite. «C’est mon père qui m’a donné le virus de la musique et de la danse, il me demandait de faire des numéros de chant et de danse tout le temps» avouait-elle en 2018 lors d’un concert inédit à Essaouira où elle partageait la scène avec Raymonde El Bidaouia. Elle se souvient avoir traversé les villes en voiture, armes cachées sous ses caftans pour défendre le pays. «Je ne savais pas ce que je faisais mais cela semblait nécessaire. Avec du recul, je sais que je risquais ma vie mais je ne me suis jamais posée la question, je fonçais !». C’est dans une chanson politique où elle dénonce le colonisateur français qu’elle se retrouve en prison pour quelques jours avant d’être libérée. Elle connaîtra l’exil avant de faire son grand retour au Maroc afin de marquer la chanson marocaine à jamais.

   

La chanteuse populaire

Elle donnera au châabi une nouvelle couleur moderne. Elle intègre les instruments électriques et elle est une des premières à monter un groupe. Après s’être forgée au théâtre à Derb Sultan, Hajja Al Hamdaouia devient une des chanteuse les plus prisée du pays. «Je ne saurai pas faire de la aïta traditionnelle, j’ai fais de la musique comme je le sentais, à ma sauce». Elle s’est formée au Coq d’or et a connu les jours heureux de Mohamed Fouiteh et Maâti Belkacem, aux côtés du célèbre Salim Hilali. «Il m’a appris à me tenir sur scène !», se souvient la chanteuse qui a créé son orchestre en 1959 sous le regard bienveillant de son mentor Bouchaib Al Bidaoui. Avec des paroles percutantes qui dénoncent, elle exprime ouvertement sa féminité et parle de sexe et d’amour ouvertement. «Daba Yji», «Jiti majiti», «Dada ou hiyani», «Mal hbibi’liya» ou encore «Hna mada bina» resteront à jamais des chansons qui comptent dans le patrimoine marocain.

   

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