Le photographe Touhami Ennadre tacle Jack Lang

by La Rédaction

Jack Lang, ancien ministre français de la culture, est déjà bel et bien à la manœuvre pour se succéder à lui-même, et pour un quatrième mandat, à la tête de l’institut du monde Arabe.

C’est du moins ce qui ressort de sa lettre ouverte, publiée sur Internet, faisant l’éloge de ses réalisations et appelant à le soutenir à nouveau. Il a néanmoins un concurrent, l’ancien ministre Jean-Yves Le Drian. Le 6 mars, Emmanuel Macron tranchera.

   

Dans tous les cas, une chose est pour le moins sûre, ses velléités de reconduction ne sont pas pour plaire à tout le monde. Et la dernière lettre ouverte de Touhami Ennadre à son encontre en est l’illustration parfaite.

Le photographe marocain, au style hors-pair, lui reproche ouvertement, en des termes bien choisis et avec des faits visiblement bien établis, sa proximité perfectible avec les artistes, et l’insuffisance de personnes de culture et de langue arabe dans son entourage.

« À l’I.M.A., ceux qui décident en notre nom, qui définissent notre identité culturelle à notre place comme s’ils étaient nous, ne le sont pas. Ils ne sont même pas proches de nous. Comment le seraient-ils, ils ne parlent pas notre langue. Cette culture qu’ils prétendent nôtre, c’est une culture à leur façon. Quant aux personnes de langue arabe, étrangères à leur propre culture, exclues des décisions qui la concernent, elles en sont réduites aux tâches subalternes telles des chaouchs corvéables à merci. Seraient-elles capables de rien d’autre ? », lui a-t-il entre autres écrit, avant d’ajouter : « Le commissaire de l’exposition ‘Maroc Contemporain’ dont j’étais l’un des artistes réunis, était aux ordres du vrai patron, un parisien : trouvez-vous ça normal ? Moi non. Et j’en ai eu mal aux tripes. »

« C’est pourquoi je vous demande de mettre fin à ces habitudes coriaces et d’offrir à une personnalité de culture arabe l’opportunité de la transmettre à la jeunesse, de lui donner accès à notre histoire, à notre différence, à notre langue afin qu’elle l’ouvre à la connaissance dont elle a été le support et le creuset des siècles durant. Et pourquoi ne pas regarder aussi, comme l’on fait les Allemands, du côté des Syriens et des Irakiens que la guerre a exilé en France ? Qu’au moins, ce malheur fonde notre avenir commun et que cette époque injuste soit révolue à jamais. », conclut-il.

   

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