Oscars 2021: l’édition de la diversité et du cinéma

by La Rédaction

Il aura fallu une pandémie et un confinement pour que la cérémonie des Oscars respecte la diversité du monde du cinéma et mette en avant des films purs et l’amour du 7 ème art que les blockbusters viennent brouiller les pistes. Une 93 ème édition intimiste et grandiose. Zoom sur une des meilleures cérémonies pensées comme un film. Un très bon film cette fois.

Fini le show à la Hollywood, les présentations plus impressionnantes d’années en années, de strasses et de paillettes. Nous sommes revenus à l’essentiel. A la magie du cinéma. Il y avait des vrais discours, des moments forts, des transitions sincères. Une édition triée sur le volet, dans le respect des normes sanitaires. C’est profond, ça parle de cinéma et de la vie. Ce n’est pas formaté, ce n’est pas chronométré. C’est beau.

   

Les larmes de Vintenberg, la sincérité de Kaluuya

Le réalisateur danois rafle la statuette en or pour le Meilleur film étranger, l’excellent « Drunk » ,les larmes aux yeux. Il remercie la vie, lui qui a perdu sa fille pendant le tournage de ce film. Un discours qui fait pleurer la salle. « Et si quelqu’un ose croire qu’elle est ici avec nous, elle pourra d’une manière ou d’une autre la voir applaudir, applaudir et applaudir. Nous avons fini par faire ce film pour elle comme son monument. Alors, Ida, c’est un miracle qui vient de se produire. Et tu fais partie de ce miracle. Peut-être as-tu tiré des ficelles quelque part. Je ne sais pas. Mais celui-ci est pour toi. Merci beaucoup. » Quand à Daniel Kaluuya , il n’a pas volé son prix pour le meilleur second rôle dans « Judas and the Black Messiah”. Une prestation à couper le souffle pour un discours de remise de prix inspirante, politique et engagé. Le tout dans la meilleure des ambiances puisque le prix du meilleur scénario a été attribué à l’incroyable pour Promising Young Woman avant de remettre le prix du meilleur scénario adapté à « Father », le premier long du français Florian Zeller.

Leçons d’humanité et d’humilité

C’est depuis un théâtre de Séoul que Bong Joon-Ho, lauréat l’an dernier pour Parasite pour qui il a tout raflé, que le réalisateur de génie a remis l’Oscar de la réalisation pour la prodige Chloé Zhao pour Nomadland. Un film d’une belle liberté où la réalisatrice filme une façon de vivre, où elle épouse la façon d’être des Nomades, ceux qui sont « Houseless et non Homeless ». Le discours est à l’image de la belle humanité de la cinéaste qui insiste sur le fait que l’être humain nait foncièrement bon , et qu’il ne faut jamais l’oublier. Et puis, parce que le Jazz nous apprend sur la vie, « Soul » réalisé par Pete Docter et Kemp Powers rafle le prix du meilleur film d’animation et de la meilleure musique originale. Un des plus beaux films de l’année. Quand à l’Oscar du Second rôle est remis à Yoon Yeo-jeong, pour le film Minari. Un discours drôle et touchant où elle a presque honte de rafler la statuette devant Glenn Glose, son idole.

Edition engagée

« Fight for you » est la chanson originale qui a été sacrée. Une chanson à l’image d’une cérémonie très « Black Lives Matter » où l’on a parlé de la violence policière, du racisme, de la ségrégation qui sévit encore. Une chanson de de H.E.R., extrait du film Judas and the Black Messiah. Glenn Glose a même offert la danse « Da Butt » aux Oscars, de School Daze de Spike Lee. Un des moments phares de la cérémonie. Une cérémonie particulière puisqu’on ne finit pas par le meilleur film mais pas les meilleurs acteurs. C’est la légende de West Side Story, Rita Moreno qui remet le prix à la meilleure oeuvre de l’année, qui sans surprise revient à NomadLand de Chloé Zhao. Un film, qui selon son actrice principale, se voit sur « le plus grand écran possible ». Frances McDormand qui remporte le prix de la meilleure actrice et Anthony Hopkins l’Oscar du meilleur acteur pour « The Father » contre toute attente. Une cérémonie pleine de rebondissements et de surprises. Comme on les aime !

LE PALMARÈS COMPLET

Meilleur scénario original : Promising Young Woman.

Meilleure adaptation : The Father.

Meilleur film étranger : Drunk.

Meilleur acteur dans un second rôle : Daniel Kaluuya pour Judas and the Black Messiah.

Meilleurs maquillages et coiffures : Le Blues de Ma Rainey.

Meilleurs costumes : Le Blues de Ma Rainey.

Meilleure réalisation : Chloé Zhao pour Nomadland.

Meilleur son : Sound of Metal.

Meilleur court métrage : Two Distant Strangers.

Meilleur court métrage d’animation : If anything happens I love you.

Meilleur film d’animation : Soul.

Meilleur court métrage documentaire : Colette.

Meilleur film documentaire : La sagesse de la pieuvre.

Meilleurs effets spéciaux : Tenet.

Meilleure actrice dans un second rôle : Yuh-Jung Young pour Minari.

Meilleurs décors : Mank.

Meilleur montage :  Sound of Metal.

Meilleure musique originale : Trent Reznor, Atticus Ross et Jon Batiste pour Soul.

Meilleure chanson originale : « Fight for you » de H.E.R. pour Judas and the Black Messiah.

Meilleur film : Nomadland.

Meilleure actrice : Frances McDormand pour Nomadland.

Meilleur acteur : Anthony Hopkins pour The Father.

   

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