Du 18 au 21 novembre, la septième édition de Visa For Music a séduit un public digital. Plus de 20 groupes ont montré l’étendue de leur talent lors de concerts enregistrés au préalable. Une édition qui met à l’honneur une scène féminine aussi diverse qu’authentique.
Le talent marocain est pur et riche. Ce n’est pas une légende. La septième édition de Visa for Music qui s’est clôturé ce samedi soir l’a prouvé. Le festival, qui chaque année fait découvrir la scène alternative de la région a tenu à se faire malgré la pandémie. « La culture est primordiale, même en temps de crise comme celle-ci. C’est pour cela qu’on a tenu à résister et à faire cette édition » précise le fondateur du premier marché musical de la région, Brahim El Mazned.
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Musiciennes aux multi talents
Elles sont musiciennes, interprètes, auteures, compositrices et elles puisent dans leurs traditions avec grâce. Visa for Music a levé le voile sur des groupes dont les chefs d’orchestres sont des femmes inspirées et inspirantes. Celle qui a donné le ton à cette édition, ce mercredi soir n’est autre que Rhita Nattah, voix profonde et belle présence. Originaire de Fès, elle puise dans ses racines africaines avec sophistication en reprenant à sa façon des chansons nigérianes. Depuis un an, l’auteure compositrice et interprète en duo avec son producteur Samir El Bousaadi, développe un univers musicale bien à elle. Sur scène, elle s’avère être un parfait mélange entre Sade et Erikah Badu, sans vraiment copier personne tant sa touche est particulière. Parfait mélange de la richesse arabe et du mystique africain, Rhita Nattah a la carrure d’un talent marocain à la dimension internationale. Et comme les jours se suivent et ne se ressemblent, une autre diva de l’Oriental a attiré tous les regards sur elle. Layla, leader de la formation Leila, est décidemment bien authentique. Originaire du grand Est du Maroc, la chanteuse oujdiya s’imprègnera des influences Regada, l’Arfa, le Mechiakha, le Gharnati, le Rai, ou encore l’Algérien Chaâbi pour créer son propre style. Une fusion prenante entre les traditions et le Rock, Reggae et Blues qu’elle compte bien faite voyager dans les quatre coins du monde. Quand au vendredi, les festivités ont commencé par la pétillante Sonia Noor, chanteuse, guitariste et compositrice , elle s’était faite remarquer dans l’émission « Le nouvelle star » il y a quelques années en France. Soul – Pop aux multiples influences de la darija au français en passant par l’anglais et l’espagnol, elle chante « Mra ou Mermora », en featuring avec Mr. ID, véritable hommage à la Femme Marocaine. Un bout de femme dont la musique est un moyen de s’exprimer et de faire passer le message. Une entrée en matière douce avant la tempête Khtek qui allait s’abattre sur Visa for Music. Nouveau visage du rap marocain, Houda Abouz a commencé sa carrière en 2016 où elle dénonce les inégalités de la société. Pleine de charisme et d’assurance, elle est seule dans une salle d’enregistrement et cela nous suffit tant ses mots sont forts et percutants. Une des révélation de la semaine.
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Du Nord au Sud
Visa for Music, c’est aussi un voyage. Des révélations puis un ticket vers les bijoux du Maroc. Le Nord a été représenté par un groupe de femmes qui assument leurs traditions dans la plus grande modernité. Groupe porté par Hala Bensaid, artiste de Chefchaoun qui étudie à l’Institut de Musique où elle excelle dans la musique andalouse. Entourée de musiciennes , la troupe unit ses voix et ses instruments pour une belle énergie spirituelle. Du Nord au Sud puisque direction Agadir où Meryem Aassid ,auteure et compositrice de musique amazighe et internationale chante dans son dialecte la femme libre et indépendante. Née en novembre 1996, elle rejoint la chorale de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) à l’âge de 7 ans. A 17 ans, elle rejoint son premier groupe de musique funk / rock. En 2015, elle crée un duo avec la pianiste professionnelle marocaine Houda Lakkaf, avec qui elle fait revivre et moderniser les chansons amazighes du XXe siècle.
En 2017, elle rencontre Oussama Chtouki avec qui elle conçoit le projet «Jazz’Amazigh». C’est un processus artistique qui explore la musique amazighe, la mêlant à la musique internationale, et en particulier au jazz. Le premier album enregistré s’intitule «Seyh A Tawenza», «Empower yourself, you women! », et comprend des chansons en tamazight et en anglais. Une formation forte et percutante qui va faire beaucoup parler d’elle.