La 1-54 Marrakech Art Fair revient du 30 janvier au 2 février 2025, réunissant des artistes, des collectifs et des projets qui célèbrent la richesse de l’art contemporain africain tout en explorant ses dialogues avec le monde. Hébergée dans les lieux emblématiques de La Mamounia et de DaDa, cette édition promet une immersion totale dans une diversité de pratiques artistiques, mêlant tradition et innovation. Le public pourra découvrir cette mosaïque culturelle les 1er et 2 février, de 11h00 à 18h00.
Parmi les œuvres majeures, celles d’Amina Benbouchta, présentées en collaboration avec la Kalhath Foundation, se distinguent par leur exploration sensible des récits de genre et des espaces sociaux. En travaillant avec vingt maîtres brodeurs indiens, Benbouchta utilise la broderie comme un langage à part entière. Ses créations réinterprètent des symboles de contrainte, tels que les crinolines, pour les transformer en instruments de guérison et de réconciliation, alliant mémoire personnelle et histoire collective.
Cette édition met également à l’honneur les talents marocains émergents grâce au Prix Mustaqbal, qui célèbre cette année son cinquième anniversaire. Des artistes tels que Khadija El Abyad ou Yassine Sellame proposent des œuvres audacieuses qui témoignent de l’effervescence de la scène artistique locale. Depuis sa création, le prix s’impose comme un tremplin pour ces jeunes artistes, les accompagnant dans leur rayonnement à l’international.
L’art contemporain s’invite aussi dans les rues de Marrakech grâce au projet Zoubida on Tour de Sophia Kacimi. Transformant les célèbres Tuk-Tuks en œuvres d’art ambulantes, ce projet inclusif rend hommage aux chauffeurs, notamment ceux en situation de handicap. Ces véhicules deviennent ainsi des ponts artistiques entre La Mamounia et DaDa, réinterprétant l’artisanat marocain à travers des designs vibrants inspirés des récits de cette communauté.
L’innovation se poursuit avec le Tanger Print Club, une initiative de Think Tanger qui redéfinit l’art de l’impression. En réunissant des artistes comme Yto Barrada et Anuar Khalifi, ce collectif explore les possibilités infinies de la sérigraphie, tout en soutenant une économie circulaire et durable dans le secteur artistique. Ce dialogue entre artisanat traditionnel et pratiques contemporaines reflète parfaitement l’esprit de 1-54 Marrakech.
D’autres initiatives prolongent cette réflexion, notamment à travers les travaux de Younes Khourassani. Sa série Satori, en collaboration avec La Galerie 38, incarne la quête d’harmonie entre le sacré et le profane, l’esprit et le corps. Chaque œuvre invite à une introspection sur les mouvements constants de la vie et sur cette recherche d’équilibre qui échappe toujours un peu.
Cette exploration des récits collectifs se retrouve également dans Mystic Tides, une installation numérique immersive présentée par Nataal. Inspiré par l’eau, ce projet donne vie aux mythes, mémoires et mouvements qui relient les communautés africaines. Les contributions d’artistes comme Anil Padia et Michael Mwangi Maina célèbrent ce lien universel à travers une esthétique inclusive et poétique.
Enfin, l’engagement de longue date de L’appartement 22, espace artistique indépendant basé à Rabat, s’inscrit naturellement dans cette édition. Depuis plus de deux décennies, ce lieu accompagne des artistes comme Yto Barrada ou Soukaina Joual dans la recherche et la production, tout en favorisant des collaborations internationales. Ses initiatives témoignent d’une volonté constante de faire résonner l’art contemporain marocain sur la scène mondiale.
Avec ses expositions variées et sa capacité à créer des ponts entre les cultures, 1-54 Marrakech Art Fair 2025 confirme son rôle de carrefour artistique et culturel. Entre tradition et modernité, local et global, cette édition promet de faire de Marrakech le centre d’une conversation artistique internationale où la créativité africaine brille dans toute sa diversité.