Une coupe du monde qui a commencé dans la controverse et l’incertitude s’achèvera sur une page d’histoire. Après avoir battu des adversaires mieux classés comme la Belgique, l’Espagne et le Portugal, les Lions de l’Atlas ont atteint le dernier carré du tournoi le plus important du football international – la première équipe africaine à y parvenir.
1 – Une période de pic à saisir
Selon un article récent de Marco Mello de l’Université de Surrey au Royaume-Uni, le champion du monde de football a tendance à bénéficier d’une croissance économique supplémentaire de 0,25 point de pourcentage au cours des deux trimestres qui suivent le tournoi. Ses recherches ont montré que les exportations brésiliennes ont fait un bond prodigieux après la victoire de la Coupe du monde 2002, par exemple. L’Argentine, dont le profil exportateur est similaire, a plus de chances d’obtenir ce genre de coup de pouce après sa victoire en finale. Pourtant, le contexte économique n’est encourageant pour aucun des finalistes. La France est aux prises avec une crise énergétique et une vague de grèves. L’Argentine connaît une inflation de près de 100 % et souffre d’une sécheresse qui menace de réduire les exportations de produits agricoles l’année prochaine.
Des études antérieures ont également montré que le succès au plus grand événement sportif du monde peut stimuler la croissance économique. Selon une étude de 2014, le simple fait d’atteindre les quarts de finale peut entraîner une augmentation des exportations et une diversification du commerce, ce qui pourrait être une bonne nouvelle pour les demi-finalistes surprises de cette année, le Maroc et, dans une moindre mesure, la Croatie. Côté bourse, le marché boursier du vainqueur surpasse le marché mondial d’environ 3,5 % au cours du premier mois, mais cette surperformance s’estompe considérablement dans les trois mois. En effet, la nation gagnante n’a pas tendance à conserver ses gains et, en moyenne, voit son marché boursier sous-performer d’environ 4 % au cours de l’année qui suit la finale.
Conclusion: on va devoir fructifier ce nouveau boost économique tant que l’impact en est encore frais et palpable.
2- La carte du monde en rouge
En plus d’une plus grande visibilité dans les médias internationaux, le nom du Maroc circule activement sur les réseaux sociaux. Selon le site Best Hashtag, les mots arabes et français pour « Maroc » et « Lions de l’Atlas » ont été utilisés comme hashtag sur Instagram plus de 18 millions ces derniers jours. Une telle visibilité permet d’accroître l’attrait d’un pays pour les voyages et le tourisme et, d’une manière générale, améliorer la position du pays dans le monde de l’athlétisme. Sans oublier l’attrait accru dont peuvent les produits et services nationaux sur le marché mondial après le parcours historique lors de cette coupe du monde.
Côté visibilité média, la Coupe du monde de la FIFA est un événement généralement suivi par plus d’un milliard de personnes dans le monde. Les grandes entreprises qui opèrent au niveau international peuvent être disposées à exploiter le fait que l’équipe nationale atteigne la demi-finale, par exemple en faisant l’acquisition d’espaces publicitaires auprès de diffuseurs étrangers, afin d’accroître leurs parts de marché dans le monde.
3- On gagne en sympathie
L’attractivité territoriale a été au cours des siècles une puissante incitation pour l’humanité au progrès, à l’innovation et au développement, à l’établissement de nouveaux objectifs et horizons ainsi qu’à la mise en place de réseaux et de connexions toujours plus complexes. Grâce à l’attrait des territoires connus et inconnus, de nouvelles voies se sont ouvertes, de nouvelles ressources inestimables ont été découvertes, et peut-être surtout, une interaction accrue entre les personnes et les cultures du monde entier a eu lieu.
Et justement, le capital sympathie est une composante importante du score d’attractivité d’un territoire ou d’une nation. Nos joueurs qui fêtent leurs prouesses avec leurs familles, nos supporters nationaux qui se sont déplacés en masse pour le Qatar et qui ont laissé leur cœur sur les bancs, les valeurs que l’on a démontrées et qui ont fait l’unanimité du monde entier… Tout cela a contribué à replacer le Maroc sous les feux des projecteurs, le public nous adore et le public veut en voir plus. Les lions de l’Atlas ont fait de notre pays le pays favori de cette coupe. Il convient de profiter de ce engouement pour la marque Maroc en développant nos réseaux professionnels à l’international, surtout en Afrique de l’Ouest et aux Etats-Unis.