Aïcha El Khattabi, la fille cadette du célèbre leader de la résistance anti-coloniale Abdelkrim El Khattabi, est décédée le 20 septembre à l’âge de 81 ans. Elle était connue pour sa discrétion et son engagement indéfectible envers les Rifains, le peuple du Rif, et elle avait une influence qui s’étendait jusqu’au roi Mohammed VI du Maroc. Souffrant de la maladie d’Alzheimer depuis quelques années, sa dernière grande apparition publique remonte à 2018, lorsqu’elle avait adressé une lettre au roi en s’opposant aux sanctions sévères infligées aux dirigeants du mouvement de contestation populaire du Rif. Cette lettre avait conduit à une audience privée avec le roi, au cours de laquelle ils avaient discuté des enjeux et du destin de la région. Aïcha El Khattabi était également connue pour son souhait de rapatrier la dépouille de son père, toujours enterré au Caire.
Née en 1942 à La Réunion pendant l’exil de sa famille, Aïcha a en effet grandi en Égypte, côtoyant d’importants dirigeants régionaux. En 1964, après le décès de son père, elle s’était installée au Maroc, où elle entretenait des relations avec le roi Hassan II et avait développé des amitiés au sein de la famille royale. Elle avait également joué un rôle essentiel en tant que conseillère au sein de la Fondation Mohamed-Abdelkrim-El-Khattabi et en tant que directrice de la clinique Villa Clara à Casablanca. Sa contribution humanitaire s’était manifestée jusqu’à la fin, avec le don de matériel médical à l’hôpital d’Al Hoceima après la fermeture de la clinique. Aïcha El Khattabi restera une figure importante dans l’histoire du Rif et un symbole de la lutte contre l’injustice.