Sur 16 films d’école sélectionnés parmi 2000 soumissions à la Cinef au Festival de Cannes, programme qui repère et récompense les cinéastes de demain, AYYUR de Zineb Wakrim a reçu le 3ème prix. La jeune réalisatrice, fraichement licenciée en réalisation à l’Ecole Supérieure des Arts Visuels de Marrakech, est la première cinéaste marocaine à être sélectionnée et a fortiori récompensée dans cette compétition. En plus de la reconnaissance de ses pairs et du jury composé de professionnels de l’industrie tels que Shlomi Elkbetz ou Charlotte Lebon, Wakrim a reçu un prix de 11 250€ et verra son film repris à Paris au Cinéma du Panthéon le 5 juin à 18h30.
AYYUR, qui signifie en effet « lune » en langue amazigh, fait le portrait contemplatif de deux enfants de la lune.
Cette maladie héréditaire rare les rend hypersensibles aux rayons ultraviolets et leur interdit toute exposition au soleil. Les deux adolescents de 14 ans, lorsqu’ils ne sont pas couverts de la tête aux pieds et enfermés dans un scaphandre pour pouvoir sortir à la lumière du jour, trouvent refuge dans l’art et la peinture.
En 13 minutes, la caméra de Wakrim pose un regard pudique sur le quotidien ritualisé de Samad et Hasna. Leurs visages mouchetés de tâches brunes semblent interroger le monde mais leur silence fait fatalement écho à l’enfermement de leur condition. Plutôt que de leur donner la parole, la réalisatrice choisit en voix off des poèmes persans de Fourough Farrokhzad traduits en Amazigh. Entre lumière et obscurité, espoir et résignation, Zineb Wakrim représente des enfants ruraux marginalisés avec tendresse et humanité.