En Chine, l’essor de l’intelligence artificielle réserve une place singulière à la communication avec les défunts. Cette tendance intrigante, explorée sur le terrain dans un reportage de TF1, dévoile comment plusieurs entreprises chinoises exploitent cette technologie de pointe pour recréer des interactions avec des proches décédés.
Un exemple saisissant de cette utilisation se trouve en la personne de Kai Sun, qui a trouvé une manière inédite de faire face au décès de sa mère. Grâce à la visioconférence, il peut désormais dialoguer avec un avatar animé par l’intelligence artificielle, reproduisant fidèlement le visage et la voix de sa mère. Cette pratique gagne du terrain en Chine, avec des entreprises comme la Nanjing Silicon Intelligence qui, fort de 500 employés, s’emploie à créer des milliers d’avatars basés sur des données telles que les historiques de conversations et les notes vocales. Toutefois, ces avatars sophistiqués s’accompagnent d’un coût considérable, variant de 6.600 à 150.000 euros.
Au-delà des avatars, l’intelligence artificielle se prête également à d’autres applications, telles que les obsèques digitalisées et les interactions avec des hologrammes. Un entrepreneur visionnaire, Yang Tang, a même inauguré un « cimetière intelligent » transformant les tombes en bornes numériques offrant des souvenirs et des histoires des défunts. Cette évolution s’inscrit dans un contexte chinois où la religion est soumise à des restrictions, et où le numérique est en constante progression. Cependant, certaines entreprises n’hésitent pas à repousser les limites éthiques en utilisant la technologie de deepfake pour dissimuler la mort de proches en créant de fausses identités. Ces pratiques suscitent des interrogations quant à l’éthique de l’intelligence artificielle dans le domaine de la mort.