Auteur de centaines de musiques de film et doublement «oscarisé», le célèbre maestro italien Ennio Morricone, réputé pour les bandes originales des westerns spaghettis, est décédé ce lundi 6 juillet à Rome.
Le compositeur est mort à l’âge de 91 ans dans une clinique de la capitale italienne où il était hospitalisé à la suite d’une chute ayant provoqué une fracture du fémur. Morricone avait créé plus de 500 musiques pour le cinéma, avec des mélodies aussi légendaires que celle du film «Le bon, la brute et le truand» (1966). L’une de ses compositions les plus mémorables restera sans conteste le lancinant air d’harmonica joué par Charles Bronson dans «Il était une fois dans l’Ouest» (1968).
Ennio Morricone «s’est éteint à l’aube avec le réconfort de la foi», indique un communiqué de l’avocat et ami de la famille Giorgio Assumma. «Il est resté pleinement lucide et d’une grande dignité jusqu’au dernier moment», affirme ce même communiqué.
Né le 10 novembre 1928 à Rome, Ennio Morricone commence à composer dès l’âge de six ans. A dix ans, il s’inscrit au cours de trompette de la prestigieuse Académie nationale Sainte-Cécile à Rome, où il est remarqué par le grand professeur Goffredo Petrassi. Il étudie également la composition, l’orchestration, l’orgue et s’initie à la musique sérielle. Après avoir débuté par la musique «sérieuse», il commence en 1961 à 33 ans au cinéma avec «Mission ultra-secrète» de Luciano Salce.
La célébrité arrive avec «Pour une poignée de dollars» (1964) de Sergio Leone. Sa collaboration fructueuse avec le maître du western spaghetti lui apporte une réputation internationale. Mais Morricone ne se cantonne pas au western. Ce Romain compose des bandes originales pour des films d’époque comme «1900» ou «Vatel», des comédies telles que «La cage aux folles» et met en musique des films engagés comme «Sacco et Vanzetti», «La classe ouvrière va au paradis» ou «La bataille d’Alger».
Homme plutôt discret, Morricone sortait peu de sa maison proche du Capitole à Rome. Un brin timide, il était mal à l’aise face aux applaudissements lors de ses concerts. Faut-il souligner que pendant toute sa carrière, il a jonglé entre musique légère et classique, cinéma et télévision.
A noter qu’il avait reçu en 2007 un Oscar pour l’ensemble de sa carrière, une belle surprise à laquelle il ne s’attendait plus, puis un autre en 2016 pour «Les huit salopards» de Quentin Tarantino.