Cinéma : Michel Piccoli a tiré sa révérence

by La Rédaction

Légendaire acteur de cinéma et de théâtre, Michel Piccoli a disparu le 12 mai courant à l’âge de 94 ans des suites d’un accident cérébral. Ayant vécu une existence frondeuse et aventurière, il s’est aussi essayé à tous les genres de cinéma et a côtoyé les plus grands.

Avec lui, se tourne une page du cinéma français, ainsi que toute une époque, celle des Trente glorieuses, des films de Sautet et de Buñuel, des repas s’éternisant durant des heures et des hommes discutant une cigarette au bec.

   

Son regard saisi quelques secondes avant l’accident de voiture dans Les choses de la vie (1970) de Claude Sautet avec Romy Schneider, faisait partie des photos largement relayées sur les réseaux sociaux, après l’annonce de son décès. Une scène qui a marqué de son empreinte le cinéma de cette époque et qui est devenue un cas d’école pour qui souhaite comprendre les tenants et les aboutissants d’un accident de la circulation (dans ce cas précis, vitesse excessive, chaussée glissante, perte de contrôle du véhicule, absence de ceinture de sécurité… l’ensemble particulièrement bien filmé). Le personnage, un certain Pierre Bérard (Michel Piccoli) au volant de son Alfa Romeo Giulietta Sprint de 1959, décèdera sur le coup.

Fils d’Henri Piccoli, un violoniste d’origine italienne, et de Marcelle Expert-Bezançon, une pianiste française, Michel Piccoli, né à Paris le 27 décembre 1925, a baigné toute sa jeunesse dans un milieu artistique. C’est à l’âge de 18 ans qu’il annonce à ses parents qu’il souhaite brûler les planches. Il fait ses débuts comme figurant au cinéma en 1945, dans Sortilèges, un film de Christian-Jaque où il interprète un villageois auvergnat. Il prend des cours de théâtre chez Andrée Bauer-Thérond, puis au cours Simon et trouve un premier rôle dans Le Point du jour (1949), de Louis Daquin qui lui donne sa chance. Le théâtre qui demeurera l’une de ses passions.

Remarqué dans Le Doulos et les films de Pierre Chenal, Michel Piccoli accède à la célébrité grâce au Mépris de Godard (1963), dans lequel il forme avec Brigitte Bardot un couple de légende.

Avec ses tempes grisonnantes et sa tranquille assurance, le quadragénaire enchaîne les rôles. Citoyen engagé, producteur courageux, le comédien met sa notoriété au service de jeunes auteurs tels que Jacques Doillon et Leos Carax. En 2012, Michel Piccoli fait une dernière incursion chez Leos Carax dans Holy Motors, avant de tourner un drame belge le goût des myrtilles qui sera son dernier film.

Prix d’interprétation à Cannes pour Le saut dans le vide de Marco Bellochio en 1980, il a été nommé quatre fois aux Césars, mais n’a jamais été récompensé. Quand on lui demandait ce qu’il pensait de l’expression «monstre sacré», il répondait «monstre, j’accepte, sacré, ça m’inquiète un peu. Disons monstre… points de suspension».

   

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