L’ensemble des secteurs économiques font face aux répercussions de la pandémie de Covid-19. Pour ce qui est du monde de la mode, il est parvenu à réagir et à s’adapter durant cette période. Ainsi, nombreux ont été les opérateurs du monde de la mode à avoir fait d’importantes donations aux causes liées à la pandémie quand d’autres ont reconverti leurs ateliers pour fabriquer des équipements de protection individuels pour les hôpitaux et des masques pour la population. Pour évoquer ces initiatives du secteur ainsi que l’avenir de la mode, nos confrères du magazine Vogue ont organisé récemment les «Vogue Global Conversations 2020». Une conférence mondiale via le digital durant laquelle Pete Nordstrom, Pierre-Yves Roussel et Vittorio Radice ont évoqué la fermeture des magasins en raison de la pandémie de coronavirus et de l’avenir des boutiques physiques. Retour sur certains temps forts de cette discussion à travers .quelques extraits de certains intervenants
«Il est clair aujourd’hui que nous ne vendons rien dont les gens ont besoin, nous vendons des choses dont les gens ont envie», s’est exprimé à cette occasion Pete Nordstrom, co-président de la chaîne Nordstrom, au début de cette session des Vogue Global Conversations. Il a rejoint Emanuele Ferneti, rédacteur en chef de Vogue Italie et de L’Uomo Vogue, Vittorio Radice de La Rinascente et Pierre-Yves Roussel, Pdg de Tory Burch, pour discuter de la fermeture des magasins en raison de la pandémie de coronavirus et de l’avenir des boutiques physiques.
«Je crois qu’il est primordial de reconnaitre et d’accepter ce que Pete dit au sujet du besoin et de l’envie», enchaîne Vittorio Radice, tandis que Pierre-Yves Roussel ajoute : «nous travaillons dans la création de désirs et d’émotions et nous devrions toujours y revenir. Nous devons être encore meilleurs qu’avant».
«Je crois que nous sommes tous les trois de fervents défenseurs des points de vente physiques», poursuit Vittorio Radice. «Mais il faut se demander comment ils peuvent s’adapter à l’avenir. Nous avons des sites, des loyers, des boutiques, des vitrines, toute une configuration de magasins. Est-ce que tout cela sera le langage de demain ?».
«L’idée de points de vente physiques seuls, notamment aux États-Unis, est quelque peu obsolète », explique Pete Nordstrom. «Ces dernières années, les gens ont adopté une autre dynamique dans laquelle l’online et l’offline travaillent main dans la main, et sont optimisés pour offrir aux clients une expérience homogène».
«Je crois à l’e-commerce et aux magasins, mais aussi à un juste milieu, une sorte d’interaction hybride avec le client», a ajouté Pierre-Yves Roussel. Quant au sujet ayant trait à la réouverture des magasins physiques, elle sera progressive. «Ce que nous prévoyons pour la réouverture, c’est d’adopter une approche progressive, une approche vraiment humble, de responsabilité envers les clients», annonce Pete Nordstrom. «Nous voulons permettre à cette expérience du magasin d’évoluer de manière pertinente».
Et Pete Nordstrom d’acquiescer et d’ajouter : «nous allons devoir faire preuve de souplesse, car il est impossible de prédire exactement à quoi ressemblera cette nouvelle normalité». Il est évident que le calendrier de la mode doit être repensé. Si les détaillants n’ont pas de plans concrets en tête pour faire évoluer le système, Pierre-Yves Roussel défend l’idée d’une approche basée sur «le bon sens», pour trouver des solutions qui satisfont la majorité de l’industrie. Le «buy-now-wear-now», les livraisons dans la saison concernée, et des calendriers de démarques ultérieurs sont autant d’idées qu’il mentionne comme de potentielles solutions pour l’avenir.