Alors que Jair Bolsonaro, président du Brésil, passe outre les normes sanitaires en vigueur dans son pays et rejette toute idée de confinement, les membres des gangs et autres trafiquants notoires du pays ont imposé à une partie de population au sein des quartiers qu’ils contrôlent, un couvre-feu compte tenu de la progression de l’épidémie. C’est décidément le monde à l’envers !
Le Brésil est à mettre dans le groupe des pays les plus touchés d’Amérique latine par la pandémie de Covid-19, avec plus de 4 256 cas confirmés au 30 mars 2020 et plus de 136 décès liés au coronavirus. Si le gouvernement s’est majoritairement focalisé sur l’économie plutôt que sur l’être humain, les chefs de gangs n’ont pas attendu son aval pour protéger leurs quartiers et leurs familles.
Ils ont lancé via les réseaux sociaux un appel à la population pour le moins dissuasif, les invitant à rester chez eux après 20 heures et mentionnant que «quiconque sortira dans la rue pour se balader sera puni et servira d’exemple».
Des chefs de gangs qui ont pris cette décision, car «personne ne prend cette crise au sérieux», précisent les médias locaux. Faut-il souligner que les populations des favelas sont particulièrement exposées à la propagation du virus. Leurs habitants vivent dans la promiscuité, dans des logements souvent insalubres et sans accès à l’eau courante. Par ailleurs, ils ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour accéder aux services de santé, demeurant par conséquent les plus vulnérables.
