Impossibilité de rentrer dans leur pays, stress lié à l’éloignement et surtout à cette crise pandémique qui frappe la planète, difficultés organisationnelles pour gérer le quotidien… la situation demeure à ce jour très complexe pour beaucoup d’étudiants qui évoluent à l’étranger.
Ils sont nombreux, compte tenu de la pandémie du Covid-19 et des mesures sanitaires restrictives qui ont été prises par l’ensemble pays du globe pour enrayer la progression du virus, à ne pas pouvoir rentrer dans leur pays et retrouver leurs proches. Parmi ceux qui paient un lourd tribut, les étudiants dont certains vivent très mal l’éloignement, la solitude et le stress qu’impose la situation.
C’est ce dont nous a fait part Samira, étudiante à la Faculté de médecine de Paris. «J’avais décidé de rentrer, coûte que coûte au Maroc, pour rejoindre ma famille qui s’inquiète. Mais les annulations de vols en cascade, la rareté des places et surtout le coût du billet d’avion à cette période m’ont très vite dissuadé de rester sur place», nous explique cette jeune casablancaise.
Et de poursuivre : «mes proches sont très stressés pour moi, d’autant que je suis toute seule en France et que la situation n’est pas très rassurante face à cette pandémie. Mais ne pouvant faire autrement, il était préférable pour moi de rester dans mon logement à Paris».
Terminé les cours et les sorties, la jeune Samira, comme tout le monde, reste confinée chez elle. Et l’étudiante d’ajouter : «je relativise, car ma situation n’est pas la plus difficile à vivre ; en effet, certains de mes camarades qui vivent en résidences universitaires doivent apprendre à vivre dans des lieux où les espaces extérieurs et collectifs sont indispensables pour supporter l’étroitesse des chambres». Ce qui peut générer une forme d’angoisse quant à la propagation du virus.
Apprivoiser un nouveau cadre de vie, ce n’est pas le seul défi pour les jeunes étudiants. Pour certains, les difficultés matérielles liées à cette crise sanitaire se sont accrues, faute d’entourage familial. Par ailleurs, le cadre dans lequel s’inscrivait leur expérience d’études loin de chez eux s’est effondré. «Habituellement, notre quotidien se déroule dans un environnement très structurant, avec des cours, des activités précises, des rendez-vous, des rencontres… et tout d’un coup, c’est le vide», observe Samira.
Et pour cause, il n’y a plus de cours traditionnels, d’examens, de stages, de bibliothèques, de salle de sport, de restaurant universitaire… ce qui peut générer beaucoup d’angoisse, une forte déception et surtout une perte de repères. Pour ces étudiants loin de leur famille, les contacts avec leurs proches, grâce aux messageries et aux réseaux sociaux, apportent du réconfort. Entre étudiants, de nouvelles formes de sociabilité émergent comme nous l’a expliqué Samira qui reste connectée avec ses amis étudiants, et bien sûr avec sa chère patrie et sa famille qui, aime-t-elle à le rappeler, lui manquent terriblement.