Triste nouvelle pour la scène musicale africaine qui a perdu coup sur coup plusieurs de ses artistes en l’espace de quelques mois. Après Manu Dibango, Tony Allen et Idir, c’est malheureusement au tour de Mory Kanté de tirer sa révérence le 22 mai courant à l’âge de 70 ans. On l’avait surnommé le «griot électrique» et il était mondialement connu, ayant composé de nombreux tubes dont le fameux «Yéké Yéké». Le chanteur et musicien guinéen a succombé des suites d’une longue maladie dans un hôpital de Conakry.
Chanteur, griot, guitariste, joueur de balafon puis de kora, Mory Kanté est né le 29 mars 1950 à Albadaria, en Guinée, au sein d’une dynastie de griots, ces artistes poètes et conteurs qui transmettent la tradition et la culture via l’oralité.
Sorti en 1987, l’album titré «Akwaba Beach» triomphe dans le monde entier, grâce au tube «Yéké Yéké». Le titre se hisse très vite en tête des hit-parades européens en 1988. Cette même année, Mory Kanté reçoit un disque d’or, puis une Victoire de la musique en novembre au titre du meilleur album francophone non français pour «Akwaba Beach».
Durant sa carrière, Mory Kanté a enregistré une douzaine d’albums en son nom. Les derniers en date, «Sabou» et «La Guinéenne», un disque enregistré avec un grand orchestre, étaient sortis respectivement en 2004 et en 2012. L’artiste était par ailleurs Ambassadeur de bonne volonté de l’ONU pour l’alimentation depuis 2001. Dans son pays, il était une personnalité majeure et incontournable. «Il laisse un héritage immense pour la culture, trop vaste pour qu’on puisse tout citer», a souligné son fils Balla Kanté. «Il a aussi beaucoup fait pour la culture dans son pays en construisant des studios, des structures culturelles. Mais surtout, il a valorisé la musique guinéenne et africaine en la faisant connaître à travers le monde».