Essaouira célèbre Jo Amar, joyau discret du patrimoine judéo-marocain

by La Rédaction

Le Festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira, qui se déroule du 30 octobre au 2 novembre 2024, rend hommage à Jo Amar, une figure majeure mais discrète de la musique judéo-marocaine. Le 2 novembre, à la salle Omnisports Al Massira, Dalal Bernoussi offrira un voyage musical à travers les œuvres de cet artiste, dont le talent continue de résonner au-delà des générations.

Né à Settat en 1930, Jo Amar a marqué son époque en introduisant la musique marocaine en Israël, à une période où la culture ashkénaze dominait encore la scène. En 1978, sa prestation au Festival de la chanson Mizrahi a été une véritable consécration, permettant à la musique sépharade et marocaine de s’imposer et de renforcer l’identité des juifs orientaux en Israël.

   

Artiste nomade, Jo Amar a parcouru le monde entre Tel-Aviv, New York et Paris, partageant son répertoire qui mêle avec harmonie les chants andalous, les pièces liturgiques et les chansons populaires marocaines. Qasidat Youssef et ses interprétations de Pessa’h figurent parmi ses œuvres emblématiques, perpétuant la mémoire musicale de ses racines.

Le décès de son épouse Raymonde en 2000 a marqué une période difficile pour Jo Amar, le plongeant dans une profonde tristesse. Malgré sa santé déclinante et l’interruption de ses mémoires, ses écrits témoignent de son amour pour la culture marocaine et de son engagement auprès des plus démunis, notamment les juifs issus de l’immigration orientale.

Le pianiste Maurice Medioni, ami de longue date, évoque avec émotion leur dernière rencontre à Ashkelon. Bien que diminué physiquement, Jo Amar restait fidèle à lui-même, animé par le plaisir de revoir son ami. Medioni se souvient d’un homme chaleureux, blagueur, et toujours passionné par la musique et la convivialité, même dans l’adversité.

Jo Amar s’est éteint en 2009, mais son œuvre continue de vivre grâce à des artistes comme Dalal Bernoussi, qui perpétuent cet héritage. À travers ce festival, Essaouira fait plus que célébrer un musicien : elle réaffirme l’importance d’un patrimoine judéo-marocain unique, riche de sa diversité et de ses valeurs universelles.

   

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