Du 30 janvier au 2 février 2025, Marrakech, l’oasis africaine par excellence, accueillera la 3ème cuvée du Festival du Livre Africain. (FLAM). Une cinquantaine d’auteurs renommés et de jeunes talents prometteurs, en provenance de plus de vingt pays, répartis sur trois continents, enflammeront les journées et les nuits de la cité ocre. Soyez de la fête !
Le Festival du Livre Africain de Marrakech faisait partie de la programmation de «Marrakech, capitale de la culture africaine», manifestation «délocalisée» à Rabat. Une chance pour le FLAM, car dorénavant fête annuelle parmi les rendez-vous incontournables dédiés à la production livresque que produisent les auteurs du continent, de ses diasporas et autres afro descendants.
Pour se rencontrer, les auteur(e)s africains faisaient le voyage à Paris, Londres ou New York ! Mahi Binebine déclarait, l’année dernière, «Qui, mieux que les écrivains, sauraient dire le chaos du monde actuel, l’inconnu du monde qui vient et l’espoir de le rendre meilleur. Nous leur proposons de le faire à partir de chez eux, ici, en terre africaine».
Fondé par Mahi Binebine, Fatimata Wane, Hanane Essaydi et Younès Ajarraï et porté par l’association WE ART AFRICA//NS, le FLAM se positionne comme un événement national à prolongement continental et à portée internationale qui vise à contribuer au rayonnement culturel et artistique du continent africain, de ses diasporas et de ses descendants, à encourager et à promouvoir la culture et les arts et leur contribution au développement économique et social du continent, à mettre en lumière les différents héritages et témoigner de la vivacité de la pensée africaine actuelle, à promouvoir la circulation des écrivains et de leurs œuvres dans leur propre continent, à provoquer des rencontres en vue de la constitution d’une communauté africaine de la littérature et des arts, à veiller à la transmission générationnelle entre aînés et jeunes écrivains et à associer le jeune public, à contribuer à rapprocher et à faire connaître les cultures et les peuples africains du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest
La ville, ses sites
«Il y a un esprit d’oasis ici à Marrakech. Je crois que c’est l’élément important de la culture de cette ville, de son histoire. Et c’est la raison pour laquelle je suis tellement ému que ce festival ait lieu ici. Parce que ça a un sens profond. Un sens profond pour le Maroc, pour son histoire. Et un sens profond pour l’Afrique, parce que c’est l’identité africaine qui s’est en partie forgée dans cette ville», écrit Jean-Marie Gustave Le Clézio, Prix Nobel de littérature et Président d’honneur du festival dont la présence est annoncée pour cette 3ème cuvée. De par son histoire millénaire, ses rapports historiques avec l’Afrique subsaharienne, sa culture orale foisonnante, ses mythes, sa géographie et ses lieux de mémoire, la ville des sept saints est l’espace idéal pour réunir le gotha de la littérature et de la pensée africaine autour des thématiques à la fois historiques (décolonisation, esclavage), économiques (l’échange inégal), climatiques, sans oublier les conflits, les guerres, les génocides…Le Président d’honneur JMG Le Clézio ne se demandait-il pas, au cours de la première édition et de la première leçon inaugurale, «Que peut la littérature face aux dérèglements du monde ?»
Les écrivains, penseurs, journalistes, festivaliers, un public de 7 à 77 ans, sont conviés aux Etoiles de Jamaâ el-Fna, site central du festival, aménagé avec goût par l’Avant-scène. Quant aux rencontres hors les murs, elles se déroulent au Palace Es-Saâdi, à l’UM6P Benguérir, à l’Université Cadi Ayyad, à l’Institut français, ainsi que dans les établissements scolaires.
Invités de choix, programmation alléchante
Alaa El Aswani (Egypte), Christiane Taubira (Guyane), Nimrod (Tchad), Mohamed Mbougar Sarr (Sénégal), Ananda Devi (Île Maurice), Colette Fellous (Tunisie), Boris Boubacar Diop (Sénégal), Raphaëlle Red (Togo), Emmanuel Dongala (Congo), Nincemon Fallé (Côte d’Ivoire), Maboula Soumahoro (Côte d’Ivoire), Felwine Sarr (Sénégal), Eric Fottorino (Tunisie), Karima Moual (Maroc), M’barek Beyrouk (Mauritanie), Tierno Monenembo (Guinée), Abdourahman Waberi (Djibouti), Zineb Mekouar (Maroc), Eric Chacour (Egypte), Jennifer Richard (Guadeloupe), Najat Vallaud-Belkacem (Maroc), Karim Akouche (Algérie), Kebir Mustapha Ammi (Maroc), Rodney Saint-Eloi (Haïti), Rachid Benzine (Maroc), Anne Lafont (Martinique), Mahi Binebine (Maroc), Marc Alexandre Oho Bambe (Cameroun), Najia Mehadji (Maroc), Dorcy Rugamba (Rwanda), Soufiane Chakkouche (Maroc), Amira Ghenim (Tunisie), Marie-Denise Douyon (Haïti), Myriam Jebbor (Maroc), Fedwa Misk (Maroc), Aminata Traoré (Mali), Rim Battal (Maroc), Mamadou Diouf (Sénégal), Ali Benmakhlouf (Maroc), Anaëlle Jonah (La Réunion), Mhani Alaoui (Maroc), Valérie Marin La Meslée (France), Rokhaya Diallo (Sénégal), Hanane Harrath (Maroc), Fathia El Aouni (Maroc), Fatimata Wane (Sénégal), Khouloud Kebali (Maroc), sont les invités de cette édition.
Rendez-vous culturel de haut niveau, la programmation et l’organisation, avec sa lourde logistique, débute dès la clôture de chaque édition. A l’image des deux précédentes éditions, celle de cette année se décline ainsi : La Leçon inaugurale : Après JMG Le Clézio, le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, c’est le tour de la grande écrivaine mauricienne Ananda Devi. Le Grand entretien, inauguré au cours de la précédente édition par l’immense Edgar Morin, sera animé cette année par Christiane Taubira, figure emblématique de la scène politique hexagonale. Les Cafés littéraires, Les Palabres (une vraie agora dans la tradition africaine), Le Panorama de la littérature marocaine, Les Séances de signature et de dédicace, Les Nocturnes (cinéma, musique, danse, conte, gastronomie), L’Exposition et La Librairie éphémère, sorte de «Bibliothèque africaine idéale», animée cette année par Yassine Retnani, Carrefour des livres Casa/Rabat.
Quant au programme jeunesse, priorité des organisateurs, il comprend Les Ateliers d’écriture, Les Masterclass, Les Petits-déjeuners littéraires ainsi que le Prix littéraire des lycéens de Marrakech.
A souligner qu’une large part de la programmation est dédiée aux voix de femmes « … qui portent les mémoires et les espérances de nos sociétés, qui réinventent le monde chaque jour dans leurs gestes et leurs mots. Et c’est encore plus vrai en Afrique et au sein de ses diasporas. », note Fatimata Wane. Thématique annoncée par une belle affiche inspirée du travail de la plasticienne Najia Mehadji.
Un tel événement, d’une telle ampleur, ne peut avoir lieu sans sponsors et autres mécènes : Saâdi Marrakech Ressort, l’avant-scène, EKMBB, Société Générale, Royal Air Maroc, OCP, CCME avec le concours de : University Mohammed VI polytechnique, Centre culturel Nojoum, Institut Français, Fondation Ali Zaoua, Québec Edition, Carrefour des livres…Sans oublier le soutien des médias nationaux et internationaux. Bonne FLAM. Demandez le programme !