FIFM 2023 : « And the winner is… le cinéma marocain

by La Rédaction

Depuis sa création, le Festival International du Film de Marrakech (FIFM) est une vitrine exceptionnelle pour le cinéma mondial, mais sa 20e édition a brillé d’une lumière toute particulière. Le Festival a célébré deux décennies de cinéma, de découvertes et de rencontres inoubliables. Quant au palmarès de cette édition, lu dans une salle vibrante d’émotions, il a magistralement prouvé que cet événement a favorisé l’émergence du cinéma marocain, africain et moyen-oriental.

   

Des étoiles plein les yeux

La soirée de gala est traditionnellement l’un des grands moments du FIFM, réunissant tous les festivaliers, les célébrités venues du monde entier, les cinéastes renommés et les passionnés de cinéma. Ce 2 décembre a surpassé toutes les attentes, enflammant littéralement le public marocain. En effet, pour la première fois cette année deux créations nationales étaient en compétition et… toutes deux repartent avec un prix. Étoile d’Or, la plus haute récompense, pour le film si sensible et si original « Katib Abyad » (La Mère de tous les mensonges) de Asmae El Moudir et l’un des Prix Spécial du Jury pour le puissant « Hounds » (Les Meutes) de Kamal Lazraq. N’ayant pu se départager, le Jury du 20e FIFM a exceptionnellement attribué un autre Prix Spécial du Jury au film « Bye Bye Tiberias » de la jeune réalisatrice palestinienne Tina Soualem, que sa mère, l’actrice Hiam Abbas, est venue récupérer, soulevant également une grande émotion au sein de l’assistance. Quant au Prix de la Mise en Scène, il est revenu au superbe « Banel & Adama » de Ramata-Toulaye Sy qui a tenu à dédier son prix à l’Afrique « C’est un moment important. N’oubliez pas, on est le futur », a-t-elle ajouté.

Un choix difficile, une relève assurée

Tout au long du Festival, les 9 membres du Jury – sa présidente, la grande actrice et productrice américaine Jessica Chastain, l’actrice iranienne Zar Amir, la comédienne française Camille Cottin, l’acteur-réalisateur australien Joel Edgerton, la réalisatrice britannique Joanna Hogg, la réalisatrice américaine Dee Rees, le réalisateur suédo-égyptien Tarek Saleh, l’acteur suédois Alexander Skarsgård et l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani – ont souligné la complexité de départager les 14 films sélectionnés pour la compétition officielle, tous des premiers et deuxièmes longs-métrages provenant d’Amérique, d’Asie, d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient, dont, pour la première fois, deux films marocains. « Le Festival nous a ramené du monde entier des films excellents, ce qui a rendu le travail du jury particulièrement difficile ! Les sujets, les messages, les perspectives et même la forme des films sont tellement différents. Il s’agit moins d’un jugement que d’une appréciation de la profondeur du film, de sa capacité à dégager de l’émotion. J’ai été impressionnée par la sensibilité et la maturité de tous ces jeunes réalisateurs », a indiqué Camille Cottin lors d’une interview, avant d’avouer son bonheur d’avoir été membre de ce jury, « c’était une bénédiction de discuter cinéma avec des personnalités aussi passionnantes et venues d’horizons si divers ».

Hommages au cinéma marocain

Outre cette fabuleuse soirée de clôture, les festivaliers garderont longtemps en mémoire le 29 novembre, et l’émotion du grand réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi recevant une Étoile d’Or pour l’ensemble de son œuvre, soit 25 ans de bons et loyaux services envers le cinéma, avec des films très personnels, toujours sensibles et toujours surprenants, où le drame n’hésite jamais à se teinter d’humour, de (auto)dérision, d’amour et d’aventures. Des films qui ont leurs inconditionnels, ainsi que l’a démontré l’accueil fait à son dernier film « Déserts ». La section Panorama du cinéma marocain a aussi permis au public de (re)découvrir 6 films nationaux récents, sans oublier le fantastique et impressionnant « Animalia » de Sofia Alami, présenté dans le cadre des Séances Spéciales.

Une célébration du cinéma comme langage universel

Le Festival International du Film de Marrakech reste, et c’est ce qui fait toute sa force, une plateforme qui fait converger la grande famille du cinéma mondial et place le cinéma comme un langage universel pour éveiller les consciences et rapprocher les peuples, ainsi que l’a rappelé Jessica Chastain. Et cette année encore, des professionnels des 5 continents se sont retrouvés dans la cité Ocre. 75 films en provenance de 36 pays ont été projetés, vus par près de 21.000 personnes gratuitement accréditées. Et comme chaque année, près de 8.000 élèves, enfants et adolescents, de la région ont assisté aux projections « Jeune public », parmi eux, 750 enfants issus de la région d’Al Haouz. 

Ainsi, cette 20e édition du FFIFM, bien qu’organisée sous le signe de la sobriété, a prouvé que le cinéma est un art universel qui peut transcender les conflits et les frontières culturelles en touchant la part d’humanité qui est en chacun d’entre nous. Le Festival s’est aussi affirmé comme l’un des événements cinématographiques les plus prestigieux au monde et les plus importants pour promouvoir les voix de l’Afrique et des pays arabes. Sans aucun doute, la 21e édition du FIFM nous prépare d’autres merveilles !

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