Le monde de la boxe et bien au-delà vient de perdre l’une de ses figures les plus emblématiques. George Foreman, double champion du monde poids lourds et icône populaire, s’est éteint paisiblement à l’âge de 76 ans, comme l’a annoncé sa famille ce vendredi 21 mars. Entouré des siens, l’homme que l’on surnommait « Big George » laisse derrière lui un héritage qui dépasse largement les frontières du ring.
Difficile de résumer la vie de George Foreman en quelques lignes tant elle fut dense et contrastée. Olympien couronné à Mexico en 1968, il devient champion du monde en 1973 en terrassant Joe Frazier, avant de perdre son titre face à Muhammad Ali lors du légendaire « Rumble in the Jungle » en 1974. Beaucoup auraient raccroché les gants après une telle défaite, mais Foreman n’était pas homme à baisser les bras. Après une retraite spirituelle et une reconversion en pasteur, il réalise un retour fracassant sur les rings dans les années 90, décrochant un second titre mondial à 45 ans — un exploit sans précédent, preuve d’une ténacité hors du commun.
Mais George Foreman n’était pas seulement un puncheur redoutable. Il était aussi un entrepreneur visionnaire. Son nom restera à jamais associé au célèbre « George Foreman Grill », appareil de cuisine devenu culte, qui s’est écoulé à plus de 100 millions d’exemplaires dans le monde. Ce succès commercial, qu’il a su bâtir avec intelligence et humilité, lui a permis de redéfinir l’image du sportif à la retraite : actif, engagé et prospère.
Homme de foi, père de dix enfants (dont cinq fils prénommés George), prédicateur passionné et philanthrope discret, Foreman incarnait une certaine idée de l’Amérique : celle de la résilience, du dépassement de soi et de la rédemption. Respecté par ses pairs, adoré du public, il laisse une empreinte indélébile, tant dans le sport que dans la culture populaire.
Avec sa disparition, c’est une page d’histoire qui se tourne, mais son combat pour l’intégrité, la discipline et la générosité continue d’inspirer. George Foreman aura combattu bien plus que des adversaires sur le ring : il aura affronté les préjugés, la pauvreté, les doutes… et il les aura tous mis K.O.