C’est tombé comme un couperet. Premier sentiment, celui du dégoût et de la honte d’être Marocain aujourd’hui. Interpellée fin août, notre collègue et amie, la journaliste Hajar Raissouni a été condamnée, ce lundi, à un an de prison ferme par le tribunal de Rabat pour « avortement illégal ». Son gynécologue a écopé lui, de deux ans de prison ferme. Une lourde peine pour la journaliste marocaine dans un climat social secoué par les indignations des uns et le silence des autres. Comment ne pas dire non à un tel jugement qui vient nous rappeler que nous sommes tous en sursis dans ce cher Maroc? Comment ne pas dire non à l’hypocrisie alors que les relations sexuelles extra conjugales sont monnaie courante et les avortements se comptent par centaines tous les jours?
L’affaire a certes suscité colère et indignation dans les médias et sur les réseaux sociaux, soulevant des débats sur les libertés individuelles et sur les poursuites judiciaires visant les voix critiques… mais cela n’a pas évité le pire.