“Il Nibbio” à Rabat : un hommage cinématographique vibrant à Nicola Calipari, héros discret de l’ombre

by La Rédaction

Ce 9 avril 2025, le Théâtre National Mohammed V de Rabat s’est transformé en écrin de mémoire et de cinéma à l’occasion de la projection du film “Il Nibbio”, œuvre du réalisateur Alessandro Tonda. À travers cette première marocaine, organisée par l’Ambassade d’Italie au Royaume du Maroc et l’Institut Culturel Italien de Rabat, c’est la mémoire de Nicola Calipari, officier du SISMI tombé en mission il y a vingt ans, qui a été célébrée avec une intensité toute particulière.

Nicola Calipari, figure discrète mais profondément marquante des services secrets italiens, a trouvé la mort en Irak le 4 mars 2005, alors qu’il venait de libérer la journaliste Giuliana Sgrena. Son sacrifice, survenu en pleine opération de renseignement, résonne encore dans les consciences italiennes comme le symbole d’un engagement ultime au service de l’État. C’est cette figure d’un homme dévoué, pétri d’humanité et de courage silencieux, que “Il Nibbio” donne à voir avec une intensité rare.

   

Le film, tourné entre Rome et plusieurs sites marocains en sept semaines, retrace avec sobriété et émotion les 28 derniers jours de Calipari. Il bénéficie d’une coproduction italo-belge associant Notorious Pictures, Rai Cinema, Tarantula et Netflix, avec le soutien logistique de nombreuses institutions, dont le Centre Cinématographique Marocain (CCM), les ministères italiens et l’AISE. Claudio Santamaria, dans le rôle de Calipari, y livre une performance habitée, entouré de Massimiliano Rossi (Tiber) et d’un casting à la hauteur de l’hommage.

L’événement rabati, soutenu par l’ambassadeur Armando Barucco, a rassemblé la famille Calipari, les acteurs, les producteurs, et un public mêlant officiels, jeunes spectateurs et passionnés de cinéma. Un moment fort, chargé de respect et d’émotion, où les propos de Carmela Callea, directrice de l’Institut Culturel Italien, ont résonné avec justesse : il s’agissait de faire connaître aux jeunes générations cette figure de l’héroïsme discret, de l’altruisme extrême, dans un monde qui en manque cruellement.

“Il Nibbio” s’impose ainsi non seulement comme une œuvre de mémoire, mais comme un geste artistique puissant, soulignant combien les récits de courage individuel peuvent encore, aujourd’hui, éclairer nos valeurs collectives.

   

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