Jacques Chirac a entamé sa carrière en 1967 ; il a évolué à tous les échelons, local, puis ministre, maire de Paris, premier ministre et enfin président de la république pendant 12 ans. Mais les Français de tous bords se rappellent d’abord d’un homme chaleureux qui n’avait pas peur d’aller au contact du peuple, de celui qui, il y a un quart de siècle, avait dénoncé la fracture sociale, de l’homme qui a initié les politiques publiques contre la dépendance. Il est surtout l’homme qui a dit non à la guerre en Irak, qui a évolué vers un désordre mondial, dont on ne voit pas la fin.
Jacques Chirac est un homme de son temps. Il a été condamné pour avoir utilisé son poste de maire de Paris au profit de son parti, mais jamais pour une prise d’intérêts personnels.
C’est le dernier personnage de la politique française avec une envergure pareille. Il avait une vision gaullienne de la France et de son rôle dans le monde. Les présidents qui lui ont succédé ont été incapables d’imposer la France à ce niveau.
Mais Chirac est aussi l’homme qui a reconnu la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des Juifs, dans la répression colonialiste, qui a promu les arts africains. Contrairement à ce qui faisait l’opinion, l’image d’un homme simple, frustre, Chirac était un véritable intellectuel.
C’est à ce titre que l’homme a aimé le Maroc. Il avait son étage à l’hôtel des Gazelles à Taroudant. Sa relation avec la famille royale était très intense. Il agissait en tant que président de la France, donc en fonction des intérêts de son pays, mais avait de vrais sentiments pour le Maroc.
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Ces sentiments étaient basés sur une vraie connaissance de l’histoire. Il a reçu à l’Elysée une délégation de journalistes marocains, dont l’auteur de ces lignes faisait partie. Il n’y avait pas plus grand marocophile que lui. Il a aimé la France, il a aussi aimé le Maroc et cela il faut le souligner.