L’affaire qui a récemment secoué le monde de la boxe féminine aux Jeux Olympiques de Paris 2024 est celle de l’Italienne Angela Carini, qui a abandonné son combat face à l’Algérienne Imane Khelif. Cette décision a déclenché une vague de réactions diverses, allant de l’indignation à la compréhension, et a mis en lumière des questions complexes sur l’équité sportive et les règles de compétition.
Lors du huitième de finale dans la catégorie poids welters, hier, Angela Carini s’est en effet confrontée à Imane Khelif, une boxeuse connue pour ses niveaux élevés de testostérone en raison de son hyperandrogénie. Dès le début du combat, Carini a montré des signes de douleur et de difficulté, ce qui l’a poussée à se retirer après seulement 46 secondes de lutte acharnée. Ce retrait a été interprété par beaucoup comme une protestation silencieuse contre l’admission de Khelif dans la compétition, malgré ses caractéristiques biologiques atypiques.
Les images de l’abandon de Carini, diffusées mondialement, ont provoqué des réactions virulentes, notamment d’Elon Musk et de Trump. Matteo Salvini, vice-premier ministre italien, a même critiqué ouvertement le Comité international olympique (CIO) pour avoir permis ce qu’il considère comme un combat inéquitable. D’autres personnalités sportives, comme l’ancienne nageuse Sharron Davies, ont également exprimé leur mécontentement, arguant que les femmes subissent des injustices face à des athlètes avec des niveaux hormonaux élevés.
Angela Carini, sous le choc et en larmes après son abandon, a donné une version plus nuancée de son retrait. Selon son entraîneur, Emanuele Renzini, elle souffrait déjà de douleurs dentaires et était sous antibiotiques. Un coup violent au nez a amplifié sa douleur, la poussant à abandonner le combat. Carini a affirmé n’avoir jamais quitté un ring avant la fin d’un match, soulignant la gravité de la situation.
Le CIO a défendu son choix de permettre à Imane Khelif de concourir, insistant sur le fait qu’elle respecte les règles d’éligibilité en vigueur. Mark Adams, porte-parole du CIO, a souligné que de nombreuses femmes peuvent naturellement avoir des niveaux élevés de testostérone, ce qui ne devrait pas les disqualifier. Cette position a été soutenue par le comité olympique algérien et plusieurs athlètes.
En réalité, Imane Khelif n’est pas un athlète trans mais une boxeuse née femme, hyperandrogène – avec des taux d’hormones masculines élevés, NDLR -. Suspendue des championnats du monde de boxe en mars 2023, l’Algérienne avait échoué à un test de féminité de la Fédération internationale (IBA) montrant un taux anormalement élevé de testostérone. Un an plus tard, elle a cependant été autorisée à participer aux JO de Paris 2024, car elle remplit «les règles d’éligibilité», assure le Comité international olympique (CIO).
Cette controverse soulève des questions éthiques et scientifiques profondes sur l’équité dans le sport. Les règles concernant l’hyperandrogénie et l’éligibilité des athlètes sont complexes et souvent contestées, reflétant une tension entre le respect des différences biologiques et la quête d’une compétition juste.
En conclusion, l’abandon d’Angela Carini face à Imane Khelif n’est pas seulement un événement sportif, mais aussi un catalyseur de discussions cruciales sur l’avenir de la compétition féminine. Ce débat continue de diviser, entre ceux qui prônent l’inclusion et ceux qui demandent des règles plus strictes pour garantir l’équité.