Le FIFM, carrefour des émotions du monde  

by La Rédaction

Le 5 décembre au Festival International du Film de Marrakech (FIFM) s’est imposé comme l’illustration parfaite de sa vocation : être un festival monde, un rendez-vous cinématographique ouvert sur tous les horizons et toutes les sensibilités, offrant à chaque voix l’occasion de se faire entendre. Ici, les frontières s’effacent pour laisser place à un espace de dialogue où l’émotion et la parole libérée sont des maîtres mots.

La journée a commencé sous le signe d’une vive émotion, avec une « Conversation » en présence du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, qui a tenu à souligner sa joie d’être au Maroc, un pays avec lequel il éprouve une affinité profonde. Cet échange a donné le ton : le FIFM se veut une tribune libre où chaque histoire peut être racontée.

   

Dans Les Graines du figuier sauvage, Mohammad Rasoulof s’attaque frontalement à l’un des piliers de l’autoritarisme iranien : ses juges et le système judiciaire, dont il est lui-même une victime. Condamné à huit ans de prison après la sélection de son film à Cannes, il a choisi l’exil plutôt que la soumission, s’inspirant de l’audace d’une nouvelle génération de femmes iraniennes révoltées par l’injustice. Son œuvre, conçue dans des conditions presque clandestines, résonne comme un cri de liberté, reflétant cette parole affranchie que le FIFM encourage à chaque instant. Le film nous plonge dans l’intimité d’une famille iranienne, où une mère et ses deux filles se dressent contre l’autoritarisme, révélant ainsi le pouvoir immense des histoires portées à l’écran.

Ce même souffle de vérité et de résistance traverse les autres films présentés. En compétition, Happy Holidays, le long-métrage du réalisateur palestinien Scandar Copti scrute une famille conservatrice rongée par les non-dits et les mensonges, dans un contexte géopolitique pesant, celui d’Israël. Ici encore, la parole se fraie un chemin, parfois difficilement, mais toujours sincèrement.

Autre film en compétition, Bound in Heaven du Chinois Huo Xin, ouvre une nouvelle fenêtre sur le monde en racontant la fuite libératrice d’une jeune femme échappant à un mari abusif, accompagnée d’un homme condamné par la maladie. Leur périple à la fois physique et émotionnel, est un appel à la réappropriation de soi et à la réinvention du destin.

Ainsi, cette journée du 5 décembre au FIFM aura été un moment fort, démontrant l’ouverture totale du festival sur le monde et sa volonté de donner la parole à tous les cinémas, sans frontières ni barrières. D’Iran à la Palestine, de la Chine au Maroc, ces voix s’élèvent, s’entremêlent et nous rappellent que le cinéma est plus qu’un simple art visuel : c’est une force de résistance et de libération, un langage universel dont le FIFM est, année après année, l’écho vibrant.

   

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