Alber Elbaz, le créateur de mode d’origine marocaine à l’éternel nœud papillon est décédé ce samedi 24 avril des suites de la Covid-19, laissant derrière lui une industrie de la mode en deuil.
«C’est sous le choc et avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès soudain d’Alber (…) C’était un homme d’une chaleur exceptionnelle et très talentueux, et sa vision si singulière, son sens de la beauté et de l’empathie laisseront une marque indélébile», a salué Johann Rupert, à la tête du groupe de luxe suisse Richemont dans un communiqué. Le groupe qui a par ailleurs indiqué que M. Elbaz, 59 ans, est décédé des suites de la Covid-19.
Reconnaissable à sa silhouette ronde, ses lunettes et son nœud papillon, Alber Elbaz a marqué le monde de la mode par ses petites robes, prisées notamment par certaines actrices au rang desquels Natalie Portman, Cate Blanchett ou Sienna Miller.
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«C’était un homme apprécié de tous pour son humanité et son humour exceptionnel ; c’était aussi un génie créatif admiré pour son style alliant féminité et modernité», a tweeté François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe Kering (Gucci, Yves Saint Laurent).
«N’importe qui de suffisamment chanceux pour avoir travaillé avec cet homme incroyable sait qu’il a été l’un des hommes les plus créatifs et drôles de l’industrie, un vrai pionnier», a réagi sur Instagram Edward Enninful, rédacteur en chef du Vogue britannique.
Né le 12 juin 1961 à Casablanca, Alber Elbaz a débuté sa carrière avec le créateur américain Geoffrey Beene à New York avant de prendre la direction artistique de la maison Guy Laroche. Ses créations originales et féminines lui valent de se faire remarquer par la critique ainsi que par ses pairs. Apportant un nouveau souffle à l’esthétique de la marque française, le designer se taille une solide réputation.
Il prend ensuite la direction artistique pendant trois ans de la ligne de prêt-à-porter féminin Saint Laurent rive gauche, jusqu’au rachat par le groupe Gucci. Dans les années 2000, il apporte un sacré coup de jeune à la maison Lanvin. Mais en 2015, il en est évincé, un départ brutal pour le créateur qui aura du mal à s’en remettre. Les années suivantes, il se fait discret, produisant quelques collaborations. Il en a notamment signé une pour Tod’s, portant sur des sacs et des chaussures et une autre avec Converse. Associé au groupe de luxe Richemont, il travaillait depuis 2019 à sa propre marque AZFactory.