Mohamed El Baz, figure emblématique de l’art contemporain marocain, s’est éteint dans la nuit du 25 au 26 mai 2024, à Marrakech. À 57 ans, cet artiste visionnaire laisse derrière lui un héritage artistique d’une richesse inégalée, suscitant une profonde tristesse au sein de la communauté artistique.
El Baz était reconnu pour son approche unique de l’art plastique, mêlant esthétique palpable et réflexion critique sur le monde contemporain. Son travail, caractérisé par l’expression « bricoler l’incurable » empruntée à Cioran, explore les frontières, l’intime et les objets usuels, transformant des éléments du quotidien en œuvres d’art profondes.
Né à El Ksiba en 1967, El Baz a été formé à l’École régionale des beaux-arts de Dunkerque en France. Sa carrière, partagée entre Casablanca et Lille, est marquée par des œuvres diversifiées, allant des arts graphiques à la photographie, en passant par la sculpture et les installations plastiques. Sa dernière exposition, « Ad Astra », présentée à la galerie L’Atelier 21 à Casablanca, reflète son talent pour créer des univers intimes et captivants.
Mohamed El Baz était également connu pour son engagement à produire un discours réfléchi autour de ses œuvres, partageant généreusement ses idées et sa vision artistique. Sa capacité à donner un sens profond à ses créations et à participer activement aux débats artistiques contemporains a fait de lui une figure respectée et aimée de ses pairs.
Son décès prématuré, causé par un malaise cardiaque, a laissé un vide immense parmi ses amis et admirateurs, tant au Maroc qu’à travers l’Afrique. El Baz restera dans les mémoires comme un artiste généreux, passionné et influent, dont l’œuvre continue de résonner avec force.