Mohamed El Khalfi : adieu à une légende du théâtre et du cinéma marocain

by La Rédaction

Le Maroc pleure aujourd’hui la disparition de Mohamed El Khalfi, figure incontournable du théâtre, du cinéma et de la télévision. Décédé ce samedi 21 décembre 2024 à Casablanca à l’âge de 87 ans, l’artiste laisse derrière lui un héritage culturel inestimable. Après une longue lutte contre la maladie, il s’est éteint dans son domicile entouré des siens, selon le Syndicat marocain pour les professionnels des arts dramatiques.

Né en 1937 à Casablanca, Mohamed El Khalfi a consacré sa vie à l’art dramatique. Il débute sa carrière en 1957 dans le théâtre amateur, collaborant avec des géants comme Tayeb Saddiki et Ahmed Tayeb Laâlej. Dès 1959, il fonde la troupe Le Théâtre Populaire, avant de créer Les Artistes Unis, une troupe qui accueillera des talents majeurs, dont la regrettée Thouraya Jabrane. Son impact dépasse largement les planches, puisqu’il contribue au développement du paysage audiovisuel marocain dès les années 1960 avec la série télévisée Le Sacrifice, une œuvre pionnière à l’époque.

   

Au cinéma, Mohamed El Khalfi a marqué les esprits avec des rôles dans des films emblématiques tels que Silence, direction interdite d’Abdallah Mesbahi, Ici et là de Mohammed Ismail, et Les Beaux Jours de Sheherazade de Mustapha Derkaoui. Mais c’est surtout à travers la sitcom Lalla Fatima qu’il a conquis le cœur du grand public marocain, incarnant avec brio un personnage devenu iconique.

Sa dernière apparition publique remonte à septembre dernier, lorsqu’il fut honoré au Festival de Casablanca du film arabe. Ému, il avait exprimé sa gratitude envers la presse marocaine, soulignant que c’était la première fois, depuis ses débuts en 1957, qu’il ressentait un tel engouement médiatique à son égard. Ce moment restera gravé comme un ultime hommage à une carrière exemplaire.

Le départ de Mohamed El Khalfi laisse un vide immense dans le paysage artistique marocain. Acteur, metteur en scène et pionnier du théâtre marocain, il a contribué à façonner une culture riche et authentique, ancrée dans la modernité tout en respectant les traditions. La communauté artistique perd aujourd’hui un monument, mais son œuvre continuera de vivre à travers les générations futures.

   

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