Musique-vidéo : quand Idir rend hommage aux femmes

by David Jérémie

Véritable légende de la musique kabyle, le chanteur Idir s’en est allé en mai dernier à Paris à l’âge de 70 ans des suites d’une maladie pulmonaire. Mais son souvenir et surtout ses très belles chansons restent vivaces dans les mémoires de tout un chacun. Souvenir avec cette émouvante composition de l’artiste, à savoir «Ssendu».

De son vrai nom Hamid Cheriet, Idir est né le 25 octobre 1949 à Aït Lahcène, près de Tizi-Ouzou, capitale de la Grande-Kabylie. Alors qu’il se destine à être géologue, un passage en 1973 sur Radio Alger change le cours de sa vie. En effet, il remplace au pied levé la chanteuse Nouara. Sa chanson en langue berbère «A vava inouva», qui évoque les veillées dans les villages kabyles, fait le tour du monde, à son insu, pendant qu’il fait son service militaire.

   

C’est en 1975 qu’il débarque à Paris pour produire son premier album, également intitulé «A Vava Inouva». Après une absence de près de 10 ans de la scène musicale de 1981 à 1991, sa carrière prend une tout autre tournure. À l’automne 1999, profitant de l’élan donné par ses compatriotes Cheb Mami et Khaled, il signe son retour discographique avec l’album «Identités», où il propose un mélange de «Chââbi» et de rythmes empruntés aux genres occidentaux.

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Dans le répertoire d’Idir, il est une très belle chanson qui rend un vibrant hommage aux femmes. Baptisée «Ssendu», elle commence d’ailleurs de la sorte avec en préambule un long texte de l’artiste évoquant notamment le souvenir de sa maman disparu et de l’importance de la femme dans la société. Un texte qui commence de la sorte :

«Quand j’ai fait cette chanson, j’ai automatiquement pensé à ma maman, donc inévitablement à la vôtre aussi…

Je me souviens, je devais avoir 7- 8 ans, pas plus
Nous étions en Kabylie, elle était là, à côté de moi, en train de battre du lait, qu’elle a mis dans une calebasse, – vous savez une espèce de baratte – elle le battait en faisant ce geste là (mouvements des mains tenant de chaque côté les cordelettes de la calebasse que le fait osciller), peut-être qu’un certain nombre d’entre vous ont déjà vu faire…

Et quand, elle faisait son acte, son travail, elle le rythmait aussi des mots, d’idées, de chants, de soupirs.

Ça lui arrivait de pleurer des fois même, d’esquisser un sourire à des moments aussi… »

Plus que des mots, ci-dessous la vidéo de cette immense artiste interprétant ce titre «Ssendu».

   

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