En plein cœur des années 80, alors que l’Amérique se noie dans une avalanche de poudre blanche, un homme trouve l’inspiration dans le chaos pour écrire ce qui deviendra l’un des films les plus iconiques de tous les temps : Scarface. Cet homme, c’est Oliver Stone, un réalisateur et scénariste au passé aussi tumultueux que les personnages qu’il crée. Dans une époque où les excès de la cocaïne et le rêve américain se mêlent dans une danse macabre, Stone plonge tête la première dans l’univers qu’il veut dépeindre, tout en luttant contre ses propres démons.
C’est lors de son engagement pour Scarface que Stone prend conscience que pour exorciser Tony Montana de sa tête, il doit d’abord vaincre son propre enfer intérieur. Après avoir touché le fond à plusieurs reprises, il s’exile à Paris, coupé du monde et de ses tentations, pour se libérer de l’emprise destructrice de la drogue. C’est là, entre les rivières de lumière et les rues pavées de la capitale française, qu’il parvient à terminer un scénario qui marquera à jamais l’histoire du cinéma.
Mais l’histoire de Stone avec Scarface n’est pas seulement celle d’un homme face à ses addictions. C’est aussi le récit d’un combat acharné pour mettre en lumière la brutalité d’un rêve américain qui se transforme en cauchemar. C’est l’affrontement entre une vision réaliste et crue de l’Amérique et celle, stylisée et épique, d’un réalisateur comme Brian De Palma, qui veut en faire une œuvre d’art baroque et explosive. Dans ce duel créatif, Stone laisse une empreinte indélébile, rappelant que derrière chaque grand film se cache un réalisateur en guerre, non seulement contre le monde, mais surtout contre lui-même.