Pour la première fois en 25 ans, Patek Philippe dévoile une nouvelle collection : Cubitus. Mais au lieu de provoquer un enthousiasme unanime, le lancement a semé la confusion et l’étonnement. Une fuite inopinée a révélé le design avant l’heure à travers une publicité dans Fortune magazine, perturbant les plans de la maison horlogère suisse. Sur les réseaux sociaux, les collectionneurs se sont demandé si l’annonce était réelle ou une ruse marketing. Certains pensaient même que la marque elle-même aurait orchestré cette fuite.
Dès le premier coup d’œil, Cubitus intrigue. Beaucoup l’ont comparée à une variante de la célèbre Nautilus, bien que la Ref. 5822P (88 378 $) affiche quelques changements subtils mais significatifs. Le boîtier conserve une forme octogonale, mais plus anguleuse, donnant au modèle une allure plus brutale et contemporaine. Les lignes horizontales embossées du cadran rappellent la Nautilus, tout comme les aiguilles et index, mais dans une version plus marquée. Fidèle à la tradition de Patek, un diamant orne le bord du boîtier, cette fois taillé en baguette pour accentuer l’esprit audacieux du design.
Côté mécanique, le véritable bijou réside dans le nouveau mouvement Calibre 240 PS CI J LU. Il intègre une grande date, une phase de lune et un indicateur du jour, avec une synchronisation précise en 18 millisecondes. La conception de ce calibre a nécessité le dépôt de six brevets, mettant en avant des innovations telles qu’un ressort à double fonction et un frein tangentiel. Patek a également opté pour un bracelet en composite léger, abandonnant l’idée initiale d’un bracelet en platine, jugé trop lourd.
En plus de la version platine, deux autres modèles rejoignent la collection Cubitus : la Ref. 5821/1A en acier avec un cadran vert olive (41 243 $) et la Ref. 5821/1AR en acier et or rose avec un cadran bleu marine (61 276 $). Ces couleurs, déjà populaires sur les modèles Nautilus et Aquanaut, montrent une volonté de Patek de rester fidèle à son esthétique tout en apportant quelques touches de nouveauté.
Les premières réactions, notamment sur Instagram, ont été mitigées. Certains fans ont moqué la ressemblance avec la Nautilus, tandis que d’autres ont reconnu que, malgré les critiques, ils contacteraient probablement leur distributeur pour figurer sur la liste d’attente. La demande pour ces pièces, bien que l’engouement horloger post-pandémique se soit un peu calmé, restera forte, en particulier parmi les collectionneurs avertis.
Thierry Stern, président de Patek Philippe, n’a montré aucune inquiétude face aux comparaisons avec la Nautilus. Selon lui, le design de Cubitus est une évolution naturelle, inspirée non seulement des collections Nautilus et Aquanaut, mais aussi de certains modèles historiques de la maison. Stern a également examiné des designs carrés d’autres marques, comme la Monaco de TAG Heuer, avant de finaliser l’esthétique unique de Cubitus.
Bien que la marque ait réduit la production de Nautilus et interrompu la Ref. 5711 en 2021, Stern ne craint pas que Cubitus alimente davantage la hype autour de la collection emblématique. Patek a anticipé cette situation en limitant la production annuelle de nouvelles références, passant de 20 à 15 modèles.
En fin de compte, la Cubitus est bien plus séduisante une fois portée au poignet. Sa finesse et son confort compensent son boîtier de 45 mm, qui paraît plus compact qu’on ne l’imagine. Si le modèle en platine risque de séduire une clientèle fortunée, la version vert olive pourrait devenir l’un des best-sellers de la collection.
Même si certains trouvent le design trop « carré », la Cubitus ne manquera pas de faire parler d’elle. N’espérez toutefois pas en obtenir une si vous n’appartenez pas à l’élite des clients de la marque. Comme l’a confirmé Stern, les premières pièces iront aux VIP et grands collectionneurs, confirmant que, chez Patek Philippe, la rareté reste une stratégie savamment orchestrée.