Si “Anora” a marqué la cérémonie par son triomphe, c’est un autre discours qui a secoué le Dolby Theater cette année. En recevant l’Oscar du meilleur film documentaire pour “No Other Land”, ses réalisateurs ont livré l’un des moments les plus engagés de la soirée, dénonçant avec force la situation des Palestiniens sous occupation israélienne.
Basel Adra, journaliste et militant palestinien, a pris la parole en premier, évoquant la violence quotidienne et les déplacements forcés vécus par sa communauté en Cisjordanie. « Je suis père depuis deux mois et j’espère que ma fille ne vivra pas la même vie que moi », a-t-il déclaré, appelant le monde à agir contre ce qu’il décrit comme un “nettoyage ethnique” du peuple palestinien.

Son co-réalisateur, le journaliste israélien Yuval Abraham, a poursuivi en soulignant les inégalités entre eux. « Nous sommes inégaux. Je vis libre, lui sous un régime de guerre qui détruit sa vie », avant de lancer un appel direct aux États-Unis : « La politique étrangère de ce pays contribue à bloquer cette autre voie. Pourquoi ne voyez-vous pas que nos destins sont liés ? »

Ces prises de parole ont été largement applaudies par les célébrités présentes, illustrant à quel point les tensions géopolitiques s’invitent jusqu’aux plus grandes cérémonies du cinéma. Un moment fort qui rappelle que l’art et la politique restent indissociables sur la scène internationale, mais aussi qui constitue une véritable revanche pour les réalisateurs du documentaire boudé par les distributeurs aux États-Unis, et projeté dans seulement 23 cinémas du pays.