Roland Dumas, ancien ministre des Affaires étrangères, est décédé à l’âge de 101 ans. Cette figure emblématique de la politique française a marqué la scène diplomatique et politique, notamment durant les présidences de François Mitterrand.

Né en 1922 à Limoges, Roland Dumas s’engage dans la résistance durant la Seconde Guerre mondiale, un engagement qui lui vaudra plusieurs distinctions, dont la Croix de guerre. Après la guerre, il poursuit des études de droit et devient avocat, s’illustrant dans plusieurs affaires médiatisées. Dumas entre en politique et devient député en 1956 sous l’étiquette de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance.

Sa carrière politique le conduit à occuper le poste de ministre des Affaires européennes en 1983, puis de ministre des Affaires étrangères à deux reprises. Son habileté diplomatique et ses relations internationales le rendent incontournable, bien que ses méthodes et son approche aient souvent suscité des controverses.

Dumas préside le Conseil constitutionnel de 1995 à 2000, une période marquée par des décisions controversées, notamment la validation des comptes de campagne de Jacques Chirac et Édouard Balladur en 1995. Son implication dans l’affaire Elf lui vaut des accusations de corruption, mais il est finalement relaxé en appel en 2003.

Les dernières années de sa vie sont marquées par des prises de position controversées, comme ses critiques envers Manuel Valls, qu’il accusait d’être « probablement sous influence juive ». Ses apparitions publiques aux côtés de figures de l’extrême droite et ses doutes exprimés sur la version officielle du 11-Septembre ont aussi fait polémique.

« La vieillesse est un naufrage, » écrivait le général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre au sujet du maréchal Pétain. Cette phrase a souvent été utilisée pour décrire les dernières années de Roland Dumas. Avec son décès, la France perd une mémoire vive de son histoire politique et diplomatique.