Les sports urbains ont le vent en poupe dans le Royaume, au rang desquels le skatebord. En atteste le nombre d’adeptes qui ne cesse de venir garnir les listes d’adhésion de la Fédération Marocaine des Sports Urbains (FRMSU) créée en 2017. Faut-il rappeler que les aficionados de la planche à roulettes pourront concourir dans leur discipline fétiche à l’occasion des prochains Jeux olympiques de Tokyo en 2021 dans la catégorie «sport additionnel», avant de devenir «sport officiel» disputé dans la cour des grands aux Jeux olympiques de 2024 à Paris. De quoi inciter les jeunes licenciés marocains à redoubler d’efforts pour se distinguer aux yeux de la Fédération afin de décrocher le précieux sésame pour les JO.
De plus en plus nombreux, les fans de glisse urbaine se sont donné rendez-vous récemment au skatepark Nevada à Casablanca, non loin de la place Rachdi. Des «skateurs» aux «surfskaters», en passant par les amateurs de trottinettes, de rollers, voire de bicross, ils ont eu à cœur de démontrer au nombreux public présent leur dextérité, virevoltant non sans risques sur un spot géant de 4 000 m2 agrémentés de bitume, de rampes d’escaliers, de mobiliers urbains et constituant autant d’obstacles que se plaisent à défier les passionnés.
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Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la discipline induit un univers spécifique aux accents très américains : look hip-hop, baskets et casquettes tendances, «art street» et autres graffs muraux… sans parler du très nombreux public de tous âges présent à l’occasion.
Faut-il préciser que le skateboard est un art récent dans le Royaume. Quelques passionnés du genre ont très rapidement pris leur bâton de pèlerin pour promouvoir la discipline. C’est le cas de Jaouad Aouatif qui a créé courant 2010 l’Association Rabat des sports urbains. Faisant montre de leur talent en de multiples occasions dans le Royaume et d’une abnégation sans bornes, Aouatif et ses adhérents sont parvenus à organiser en février 2017 la première édition du Festival des sports urbains et extrêmes, avec le soutien du Ministère de la Jeunesse et des Sports.
Un événement qui, en plus d’attirer les riders étrangers, a mis sous le feu des projecteurs de la scène mondiale les potentialités du Royaume et de ses jeunes talents dans la discipline. À noter que la création de la FRMSUa été effective dans la foulée, encadrant le skate, le roller, le foot freestyle, les acrobaties urbaines et la trottinette.
Toujours est-il que l’aventure laisse augurer des lendemains meilleurs, la FRMSU ayant intégré en son sein une vingtaine d’associations dans tout le pays. La Fédération qui a noué plusieurs partenariats afin de proposer des ateliers gratuits, comme au skatepark Nevada ou à celui d’Aïn Diab sur la Corniche. En quatre ans, ce sont près d’une dizaine de skateparks de bonne dimension qui ont été installés à Rabat, Casablanca, Tanger, Agadir, voire Taghazout.
En attendant, la FRMSU poursuit son travail de détection des jeunes talents, caressant des rêves de médailles. Avec l’aide du Comité olympique marocain pour l’accompagner au niveau financier, logistique et technique en vue de former une sélection nationale des sports urbains, le Royaume compte bien attirer des sponsors et les étoiles montantes de la discipline (qu’ils résident dans le Royaume où à l’étranger) à l’instar d’Anass Ziadi, de Nassim Lachhab ou les talentueux Mehdi Anys, Mohamed Fizadi ou Yassine Boundouq.