Tout le monde aime Touda.

by La Rédaction

Le mercredi 4 décembre, 5e jour du Festival International du Film de Marrakech, le Palais des Congrès a vibré aux rythmes de la projection tant attendue de « Tout le monde aime Touda », le dernier film de Nabil Ayouch. Une salle comble, un public enthousiaste, et un accueil chaleureux pour ce long-métrage porté par l’extraordinaire performance de Nisrin Erradi, qui incarne le personnage principal, Touda, avec une intensité rare. Applaudi longuement, le film s’est imposé comme un moment fort du festival.

« Tout le monde aime Touda » est avant tout une ode à l’aïta, ce genre musical emblématique du Maroc. Le film retrace l’histoire de Touda, une jeune femme qui chante dans les bars de sa ville provinciale, sous le regard souvent lubrique des hommes. Mais Touda rêve d’émancipation, de reconnaissance. Elle rêve de devenir cheikha, admirée non seulement pour sa voix mais aussi pour la profondeur des textes qu’elle interprète, des chansons qui parlent d’amour, de résistance et de liberté. Alimentée par l’espoir d’une vie meilleure pour elle et son fils, elle décide de tout quitter pour partir à Casablanca, l’espoir d’une nouvelle vie.

   

Nabil Ayouch, réalisateur du film, a partagé son admiration pour les femmes dont il s’est inspiré. « Ce film, c’est le récit de rencontres avec plusieurs femmes auxquelles j’ai parlé pendant des mois, pour essayer de comprendre leur histoire, leur solitude, leur souffrance. Ces femmes sont fortes, elles sont courageuses, elles font des sacrifices », a-t-il expliqué avant d’ajouter que ces femmes, autant aimées que méprisées, apparaissaient déjà dans plusieurs de ses films. « Je m’étais promis de leur consacrer un film et j’attendais pour cela de trouver une actrice a-t-il poursuivi en se tournant vers Nisrin Erradi.

Avant de quitter la scène, Nabil Ayouch a également tenu à préciser que son but était de rendre hommage aux cheikhates, des pionnières, les premières à chanter l’amour, le corps, le désir qui sont injustement évincées de l’image actuelle de la société marocaine. Le générique de fin a été salué par un tonnerre d’applaudissements, témoignant de l’impact de ce film, à voir absolument pour la qualité de la prestation de Nisrin Erradi et pour écouter des voix de femmes, des histoires qui méritent d’être entendues.

   

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