USA. Marc Lasry, le Marocain copropriétaire des Bucks,les nouveaux champions NBA

by La Rédaction

Il est milliardaire, l’un des patrons de l’équipe américaine de basketball de la NBA, Les Bucks de Milwaukee, Marc Lasry est aujourd’hui sur le toit de la meilleure ligue du monde. Le célèbre businessman est aussi Marocain. Portrait du Maroco-américain, devenu très influent aux Etats-Unis.

«Nul n’est prophète en son pays». Cette maxime, Marc Lasry l’a faite sienne… Très peu connu au Maroc, son visage n’est pas seulement devenu familier dans le milieu des affaires, il l’est également dans le microcosme des fans du basketball américain qui l’ont surnommé « The Moroccan Freak 23 ».

   

De Marrakech à Hartford

Pourtant, rares sont ceux qui ont une idée précise de ses origines de ce businessman américano-marocain, devenu une figure incontournable de la franchise basée dans le Wisconsin, notamment les Milwaukee Bucks de la superstar Giannis Antetokounmpo.

Né à Marrakech en 1961 dans une famille juive marocaine, son père Moise était un programmeur informatique et sa mère Elise, exerçait en tant qu’institutrice. Alors qu’il n’avait que huit ans, l’immigré marocain, va s’installer avec ses parents et ses deux sœurs  à Hartford dans l’Etat du Connecticut où les parents se retrouvent obligés d’exercer un métier du soir. C’est ainsi qu’ils travaillent en tant que vendeurs de vêtements marocains dans une boutique pour couvrir les besoins de leurs trois enfants.

« Que de chemin parcouru depuis Marrakech ! Je ne sais pas quelle est la distance exacte entre le Maroc et Milwaukee, mais si on m’avait dit lorsque j’étais jeune que je serais le copropriétaire d’une franchise NBA qui gagnerait un titre, je ne l’aurais jamais cru. Une partie de moi voit encore cela comme quelque chose d’assez irréel », confie Marc Lasry avec le sourire au site rfi.fr, encore sur un nuage après l’exploit réalisé le 20 juillet 2021 par son équipe.

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Le sport, une passion

Ce jour-là aux environs de 23h45, raconte Radio France Internationale (RFI), au  Fiserv Forum, l’esprit est à la fête pour les Bucks qui soulèvent leur second trophée de champions NBA de l’histoire, 50 ans après le premier, décroché avec un certain Kareem Abdul-Jabbar. Au milieu de la foule, Lasry vêtu d’un haut vert aux couleurs de la franchise et d’un t-shirt « NBA champions », est comme un enfant dans un magasin de bonbons. Du haut de ses 61 ans, ce pilier de la reconstruction de l’équipe des Milwaukee Bucks depuis son rachat en 2014, a réussi son pari : investir dans le sport et gagner le trophée Larry O’Brien en un temps record.

C’est dans son pays natal le Maroc que le jeune Marc a découvert les ballons ronds et où il a commencé également à pratiquer plusieurs disciplines sportives. « J’ai touché à pas mal de sports, le football, le basketball, le tennis, la course à pied, un peu tout, car je suis quelqu’un qui aime le challenge et le travail », révèle-t-il à RFI. « Je voulais toujours repousser mes limites et voir où je pouvais arriver, même si je savais que je ne serais jamais un athlète professionnel. Mais je pense que cela m’a aidé à devenir un compétiteur dans l’âme, à construire ma carrière et à être la personne et l’homme d’affaires que je suis aujourd’hui. », poursuit-il.

Mais aux Etats-Unis, le businessman maroco-américain va découvrir d’autres disciplines sportives et un nouvel univers du sport.  « Je ne connaissais que le basket-ball, mais en arrivant ici, je me suis mis à essayer de pratiquer le football américain (juste pour m’amuser), mais aussi le baseball et le hockey sur glace. Vous imaginez bien qu’au Maroc, jouez au hockey était impossible, et je ne connaissais même pas cette discipline », se rappelle-t-il.  Pas que. Car au fil des années, il va s’apercevoir combien le sport est également un business florissant.

Les premiers pas dans le monde des affaires

En 1981, une bourse d’études lui permet d’obtenir un bachelor en histoire de l’Université Clark à Worcester au Massachusetts, puis un diplôme de droit de New York Law School en 1984. Son premier job, Marc Lasry l’obtiendra en 1985 dans un cabinet d’affaires new-yorkais spécialisé dans les entreprises en difficulté. Il le gardera pas longtemps ce premier emploi car le jeune homme va rapidement se sentir à l’étroit dans ce monde corporate et ultra hiérarchique, surtout lui qui voudrait voler de ses propres ailes.

Le Maroco-américain fera ainsi ses premiers pas dans le monde des affaires en  quand il a décidé de lancer avec sa sœur Sonia Lasry un fonds d’investissement Amroc Investments avec un montant de 100 millions de dollars avant de fonder six ans plus tard une société d’investissement spécialisée dans les titres en difficultés, Avenue Capital Group. Celle-ci devient plus tard une société multinationale installée en Europe et en Asie. « J’ai voulu avoir une certaine indépendance assez rapidement, et je voulais monter mon entreprise. Après une discussion avec ma sœur Sonia, qui est très douée dans l’analyse des marchés, on a décidé de monter notre première compagnie : Amroc Investments »raconte-t-il à RFI. Et d’ajouter : « En 1989, on lance Avenue Capital Group, avec nos bureaux sur Park Avenue à New York, la machine était en marche ! ».

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La consécration

Le business qu’il a lancé avec sa sœur connait un grand succès. En se mettant à racheter des entreprises en difficultés, son fonds d’investissement explose. Celui-ci  atteint aujourd’hui une valeur de plus de 12 milliards d’euros d’actifs.  Marc Lasry accumule aujourd’hui une fortune de plus de 1,8 milliard d’euros. Résultat des courses : le natif de Marrakech devient tout simplement une figure incontournable du monde des affaires aux Etats-Unis.

Devenu également très influent, Lasry détient un carnet d’adresses très riche. Proche par exemple de la famille Clinton, son entreprise Avenue Capital Group, est des grands donateurs du parti démocrate, emploie Chelsea, la fille des anciens locataires de la Maison Blanche. Lors de la dernière campagne présidentielle américaine, il a soutenu Joe Biden en lui faisant un don de 43.900 dollars.

En dépit de sa réussite dans le monde de la finance, Marc Lasry n’a pas oubliél’un de ses amours de jeunesse : le sport. L’homme d’affaire et milliardaire américain d’origine marocaine de 61 ans et un autre homme d’affaires américain, Wesley Eden, vont s’offrir en mai 2014 une franchise NBA pour un montant de 560 millions d’euros avant d’attirer après, deux autres investisseurs.« Dès que l’opportunité de racheter les Bucks s’est présentée, on n’a pas hésité longtemps. On s’est réuni et on a négocié avec l’ancien propriétaire Herb Kohl, et on a racheté la franchise pour environ 560 millions de dollars en 2014 », confie Lasry à Radio France Internationale.

Pour la petite histoire, lorsque le natif de Marrakech reprenait  les Bucks de Milwaukee, cette franchise NBA était en difficulté du point de vue sportif, enchaînant les saisons à plus de 50 défaites et voyait chaque année  les play-offs s’éloigner.

Lasry et ses associés vont sortir les gros moyens financiers. Le Fiserv Forum, un bijou de technologie à 1,2 milliard d’euros et 23 00 places, vient remplacer le vieillissant Bradley Center, et la franchise est reconstruite de fond en comble, avec le recrutement de jeunes joueurs et la nomination de Mike Budenholzer, ancien entraîneur de l’année aux Hawks d’Atlanta. « Puis on a eu aussi un peu de chance, en draftant Giannis Antetokounmpo et Khris Middleton, qui sont aujourd’hui des joueurs sensationnels. Ils ont grandi avec nous, et c’est une immense fierté de les avoir ici, car ils étaient là lorsque le club était au fond du trou », confie Lasry.

Désormais sur le toit de la meilleure ligue du monde, le natif de Marrakech savoure : « On a plusieurs gars africains ou d’origine africaine dans la franchise, et je suis fier de mes origines. On montre que c’est possible de venir d’Afrique et de réussir, en bossant dur chaque jour. Quand je vois que Giannis a réussi à faire ce qu’il a fait, MVP de la ligue, MVP des finales, et surtout ramener le titre ici après un demi-siècle, je ne peux être qu’heureux. En sept ans, on a réussi une partie notre pari, mais ce n’est que le début ! ». 

   

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