Excellence et discipline sont les maîtres mots de Najib Salmi. il partage avec les lecteurs de VH Magazine son opinion sur la et revient sur les prouesses des lions de l’Atlas passées et à venir.
Que pensez-vous du 11 national actuellement ?
La réponse est, à mon sens, dans la question. Car en fait, la question de l’équipe nationale du Maroc ne se pose plus en termes techniques avec les qualités physiques et tactiques, mais bien au-delà. Depuis 2004, date où les coachs désignés à la responsabilité de conduire les Lions de l’Atlas ont choisi de faire appel à une pléthore de joueurs marocains « pros » en Europe au détriment des footballeurs évoluant en championnat national, l’opinion publique n’a cessé de se livrer à des comparaisons qui parfois, dépassaient la raison.
Et comme souvent foule varie, on est passé par toutes sortes de supputations possibles. Le problème se résume en une phrase : les résultats de l’équipe nationale de football seraient-ils meilleurs avec des joueurs du cru, ou bien avec ceux qui évoluent en Europe ? Vaste question qui, au gré des résultats est passée par tout le spectre des réponses. Il y a les pros « Europe » et les mordus du « sol natal », de la patrie. Le débat est engagé, et parfois hélas, il se teint d’un nationalisme de mauvais aloi.
Toutes ces considérations jettent un nuage autour des Lions de l’Atlas et parfois la chape de plomb pèse lourd sur les épaules des joueurs marocains venus des championnats européens, joueurs que l’on voue aux gémonies à chaque contre performance, ces joueurs devenant des vedettes trop payées, des footballeurs gâtés par la vie et qui répugnent à mouiller le maillot quand ils viennent en équipe nationale. Cela est loin de la réalité bien sûr, et ce mauvais procès que l’on fait à nos « enfants d’ailleurs » n’est nullement mérité. Hélas, en plusieurs occasions, l’homme de la rue le fait sien, et beaucoup de joueurs se plaignent de cet état de choses assez triste au demeurant.
Les différents coachs nationaux qui se sont succédés à la tête de l’équipe nationale ont eu à affronter ce problème concernant : l’existence, au sein d’une même sélection de joueurs ayant une mentalité et une culture différente.
M’hammed Fakhir en 2006, alors qu’il était chargé des Lions de l’Atlas lors de la CAN 2006 (Egypte), a eu ce mot révélateur : « ce n’est pas l’équipe nationale du Maroc, mais c’et la Tour de Babel, entre les joueurs qui ne parlent pas l’arabe, ne comprennent pas le français, et s’exprimant uniquement en langue allemande ou autres, allez trouver l’homogénéité et l’unité ».
Ce cri lancé en 2006, il y a déjà dix ans, n’a pas encore trouvé de solution véritable.
Dans cet imbroglio culturel, l’équipe nationale s’est maintes fois perdue et les résultats bien évidemment s’en sont ressentis.
Les chances de l’équipe nationale pour la prochaine CAN au Gabon ?
Comme l’a dit souvent et à juste raison, Hervé Renard, coach national des Lions de l’Atlas, le Maroc ne part pas favori pour cette CAN. L’Histoire lui donne raison, du moins l’Histoire la plus récente, puisque depuis 2004, notre sélection n’a plus jamais passé le premier tour. Que ce soit avec Henri Michel, Eric Gerets, ou Rachid Taoussi, la participation en CAN s’est arrêtée après les 3 premiers matchs. Là au Gabon, où on est appelé à affronter le Togo, la Côte d’Ivoire et la R.D.C (République Démocratique du Congo) c’est le Maroc qui fait office du petit poucet du groupe. Tout pronostic serait vain, et l’optimisme même n’est pas de rigueur, ceci dit pour tous ceux qui verraient, comme à chaque édition de la CAN, le Maroc vainqueur du trophée. Hervé Renard vaincra-t-il la malédiction attachée aux pieds de l’équipe nationale et qui nous élimine régulièrement de toute compétition depuis près de 20 ans ? Question angoissante et qui étreint les cœurs du public qui veut encore y croire. Encore et toujours.
Le Gabon est-il prêt à accueillir la CAN 2017 ?
Le Gabon pays amical et hospitalier, et qui a déjà fait ses preuves en matière d’organisation et qui excelle pour accueillir ses visiteurs, peut réussir une magnifique CAN qui ravira non seulement le public sportif, mais aussi le touriste qui voudrait profiter de l’opportunité de découvrir un pays fantastique où les plages n’ont rien à envier aux meilleurs sites mondiaux. La dernière élection présidentielle malgré quelques trublions professionnels est, aujourd’hui, assumée et confirmée par toutes les instances démocratiques du pays. Il n’en reste pas moins que les Cassandre de la presse occidentale ne se lassent pas de jeter le doute et de parler de menaces, de troubles liés à une prétendue opposition au président Bongo. Laissons faire et laissons dire ces esprits pernicieux, les faits, les vrais, se chargeront de les confondre. Vive la CAN 2017 au Gabon, et les vrais connaisseurs de l’Afrique dont on se réclame avec fierté, ont hâte de vivre cette CAN 2017 gabonaise. Indépendamment des résultats de l’équipe nationale marocaine, la CAN 2017 sera une belle fête.
