Annette, une tempête d’émotions à Cannes!

by La Rédaction

Le film d’ouverture du Festival de Cannes 2021 est à l’image de cette édition engagée, intense et généreuse. Après plus d’un an de pandémie, la 74 ème édition du Festival le plus glamour du monde fait sa tombée de rideaux avec le sixième long-métrage de Leos Carax. « Annette » a bouleversé la Croisette. Détails.

A Président du Jury cool, soirée d’ouverture loin du protocole. Il faut dire que la pandémie a adoucit les mœurs et a permis le bonheur des retrouvailles autour du retour du cinéma. Un cinéma qui n’est jamais vraiment parti puisqu’il a sauvé le monde pendant le confinement, véritable refuge et moyen de s’évader. Après avoir parlé magie du cinéma avec Doria Tillier, maitresse de cérémonie drôlement brillante et pleine de finesse, Jodi Foster a été célébrée pour l’ensemble de sa carrière, Bong Joon-ho a fait le lien entre 2019 où il rafle la Palme et aujourd’hui, quand Spike Lee donne le ton à une édition engagée.

   

Ouverture vertigineusement belle

C’est Leos Carax qui ouvre le bal avec « Annette », un film plein de lumières obscures, de profondes blessures et d’une superficielle détresse. Le succès ? Une réflexion multi dimensionnelle qui nous emmène au cœur d’un couple Hollywoodien à qui la vie sourit. Ils s’aiment tellement. Cela devrait être suffisant ? Mais non. Elle est chanteuse d’opéra adulée et parfaite. Il est humoriste presque raté et imparfait. Ils ont la reconnaissance mais pas le même public.  Elle ,c’est Marion Cotillard. Lui c’est Adam Driver. Un couple à l’écran des plus convaincant. Leur amour est orage dans un film tempête. Depuis la première scène qui commence dans un studio et se termine dans la rue, presque comme la destinée des personnages, Leos Carax nous met dans la poche et nous promet une expérience cinématographique des plus sensationnelle. Le film est déroutant, à la fois captivant et dérangeant. Les personnages se perdent mais le spectateur n’est jamais paumé. La musique est prenante, les acteurs chantent eux même et les performances frisent le parfait. Cet opéra rock à Los Angeles n’a rien d’angélique, bien au contraire. Il titille les consciences sur à quel point la célébrité peut détruire des êtres, même ceux qui s’aiment vraiment. Une tragédie Shakesprienne où l’amour et la haine ne tiennent qu’à un fil, où la jalousie ne laisse pas vivre, où le pouvoir est à bannir. Finesse, grâce et émotion, le film est un spectacle à vivre plus qu’à voir. La performance d’Adam Driver est à couper le souffle. Le jeu dans le jeu, la scène dans la scène, on retiendra ce moment où il tue sa femme dans le spectacle, aussi malaisant qu’impressionnant. Une ouverture spectaculaire qui fait honneur à cette édition si particulière du Festival de Cannes. Une édition qui résiste.

   

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