La Fondation Banque Populaire présente ses poulains!

by Mohamed Ameskane

Pour la deuxième année successive la Fondation Banque Populaire reconduit son événement artistique  « Quand l’art s’invite en résidence… ». La rencontre  du 3 mai 2019 dans le bel espace de l’agence de Rabat a drainé un public connaisseur pour un vernissage haut en..couleurs. Zoom!

 L’initiative est plus que louable. Accompagner des jeunes artistes dans leur cheminement, leur décerner des prix, leur octroyer des bourses, les convier à une résidence,  exposer le fruit de leur créativité leur donnant ainsi une visibilité sur la scène plastique…sont les missions que s’est fixée la Fondation Banque Populaire. Après le succès de la première édition, elle récidive en organisant une deuxième, avec à la clef un vernissage digne des grandes expositions de  peintres confirmés. Ce soir du 3 mai 2019, la Galerie de la Banque Populaire de Rabat était noire de monde! Des personnalités des mondes économique, politique et culturel  se sont données rendez-vous pour apprécier les œuvres accrochées et encourager les jeunes talents dans leur avenir et devenir. Ils étaient quatre filles et quatre garçons, aux anges, qui défilaient parmi les invités, saluant les uns et les autres et répondant aux questions de la presse écrite et audiovisuelle. Issus de l’Ecole des Beaux-Arts de Casablanca et de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan, Hafsa Elfakir, Mouad El Hasnaoui, Khadija Jayi, Wessal Leknizi, Rahma Lhoussig, Nidal Saikak, Loutfi Souidi et Abdelwakil Zouheir nous ont enchantés par leurs palettes originales autant les unes que les autres.

   

Dans la plaquette, éditée à l’occasion, on peut lire : « Un concours, une exposition, un thème libre, huit jeunes talents -quatre filles et quatre garçons-, des univers différents. A la lumière des discussions avec les huit artistes  et sans aucune concertation entre eux, ressort un concept commun, celui de la TRACE. La « trace » de l’inconscient, de la douleur, de la fragilité, des animaux (de la fourmi au  lion), de l’objet, de l’espace, de l’humain dans toute sa diversité et sa complexité. »

 A admirer les œuvres, à les scruter longuement, en dehors du brouhaha convivial et sympathique du vernissage, on est ébloui par tant de talents, tant de recherches, tant de créativité. Des jeunes talents qui creusent leur sillon pour se trouver une place sur l’échiquier de notre scène artistique au combien riche, diversifiée et foisonnante. 

Hafsa Elfakir croque l’église Notre Dame de Casablanca. Quelques traits qui révèlent l’esquisse d’une  architecture. elle y rajoute des touches de peinture, de la poudre d’or…L’espace la fascine et « ses toiles restent une profusion de couleurs qui cohabitent mais ne se mélangent jamais, nous donnant  ainsi à voir le cosmos, ou plutôt, son cosmos à elle ». Après son bac  en sciences de la vie et de la terre, elle choisit ce qui la passionne, l’art. Et elle a raison, sa palette est plus que prometteuse.

 Mouad El Hasnaoui est natif de Zagora. Le sud, le Sahara restent ancrés dans sa peau. Après ses études et son diplôme aux Beaux-Arts de Casablanca, il entame ses recherches plastiques.  A voir ses portraits, ses paysages, marqué par la couleur ocre du terroir de la vallée de Draâ et ses oasis,  on note sa fascination pour les petites bêtes dont les fourmis. « Peu connus, souvent méprisés, voir même piétinés, ses insectes se distinguent pourtant par une organisation, une communication et un mode de vie des plus impressionnants. » Un intérêt lié certainement à la réminiscence de l’enfance. Le jeune artiste le revendique et l’assume.

 Khadija Jayi,  la fille de Moulay Driss Zerhoun, est lauréate des Beaux-Arts de Tétouan. Artiste inclassable et tout terrain, à la fois  graphiste, styliste modéliste, photographe,  sculpteur, peintre…elle transcende comme la note de la plaquette  » les genres avec une incroyable commodité ». Traitant du délicat sujet de la condition féminine, elle nous donne à voir des portraits de femmes dans leurs diversité, gaieté et souffrance. L’ensemble égayé par des motifs empruntés aux arts traditionnels, aux savoir faire des artisanes et autres couturières. Un bel et vibrant hommage à nos mamans, sœurs et compagnes!

Wessal Leknizi, la Tétouanise,  a décroché son diplômé des Beaux-Arts dans sa ville natale avant de s’inscrire à un maser  en animation culturelle et créativité artistique à Rabat. « Artiste visuelle, elle a entamé il y a deux ans un projet intitulé « butterfy effect ». C’est  ce qui explique la présence de papillons dans ses travaux qui, selon elle, s’inspirent de la fragilité des lépidoptères. » Une peinture fraîche à ne pas toucher. Attention  tellement fragile!

Rahma Lhoussig, native de Taroudant, est diplômée des  Beaux-Arts de Tétouan. Elle enchaîna master  et expériences nous donnant à voir une oeuvre hantée par la thématique féminine. En parlant de la femme, elle déclare : « Je considère que la société doit lui accorder le rôle qui lui revient véritablement ». ses toiles sont minimalistes. Des êtres, hommes femmes, mais aussi animaux, suspendues dans le vide. L’ensemble est  exécuté d’une manière inachevée sinon esquissée. Citant encore le texte de la palette : »Rahma aborde souvent le thème du dédoublement de la personnalité. Pour elle, les individus sont très complexes. Ils ont une partie visible et une autre invisible…Les toiles qu’elles nous donnent à voir pour cette exposition  sont inspirés de ses rêves. » A les contempler, on rêve éveillés!

 Nidal Saikak, l’enfant du sable, né à Laâyoune, à grandit à Rabat.  Après des études aux Beaux-Arts de Tétouan, des stages et autres formations, il décide de devenir, à temps plein, ARTISTE. « …lauréat d’un premier prix international obtenu en 2017 dans le cadre du concours « tel père, tel fils » organisé par Creamos Spain », la voie est balisée devant lui. Une ville, pas n’importe laquelle, l’inspire, Essaouira. La cité des vents à hanté l’imaginaire d’une infinité d’artistes avant lui, nationaux et internationaux. Sur  leurs traces , il croque, d’une manière expressionniste, des personnages emblématiques tels les pêcheurs de Mogador.

 Loutfi Souidi est né en 1994 à Sidi Slimane.  Lauréat des Beaux-Arts de Tétouan, il y réside pour y entamer une carrière artistique  des plus prometteuses.  A son actif, maintes expositions et autres rencontres culturelles, son œuvre, entre figuration et abstraction,  nous dévoile l’univers des médinas et leurs ambiances. L’objet   fait aussi  partie de ses préoccupations. Le texte de la plaquette va plus loin en notant que  » tout comme Marcel Duchamp, Arman ou César, Loutfi Souidi accorde une importance capitale à l’objet  qu’il détourne pour lui donner une nouvelle vie, un nouveau sens… » Un univers où les êtres  se confondent avec les signes.

 Abdelwakil Zouheir, le Casablancais est fasciné lui par le monde animal. Né en 1993, a t-il connu et visité le zoo de Ain Sebaâ? Il déclare, « j’ai un rapport très particulier avec les animaux au point de consacrer mon mémoire de fin d’études à ce sujet ». Les œuvres exposée à la galerie de la Banque Populaire  nous donnent à voir des têtes, au combien stylisées, de lion, loup et autre cheval. Il  « se positionne ainsi en fervent défenseur de la cause animale, dénonçant ces Hommes  qui ont failli être à l’origine  de l’extinction de nombreuses espèces.    Dans ses peintures, l’artiste accorde une importance centrale aux yeux des animaux, car c’est à travers leur regard que s’établit  la communication avec l’Homme. Toutes les œuvres de Abdelwakil racontent une histoire, ce qu’il se plait à nous décrire par le délicieux néologisme de  » ani-story ». En véritable amoureux des animaux , il peint leur noblesse, leur beauté et leur majesté, et intègre à ses créations des vers poétiques; son but ultime étant de valoriser les animaux, afin de le sortir du mépris dans lequel nos sociétés les ont si longuement relégués. »

 L’exposition  « Quand l’art s’invite en résidence… » est  à voir absolument à la  Galerie   Banque Populaire de Rabat.

 

   

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