Le dernier opus sur Lady DIania , en compétition à Venise, a eu le droit à 3 minutes de standing ovation ce vendredi 3 septembre. Le film de Pablo Larrain en compétition a envouté et la prestation de Kristen Stewart a été saluée. Critique.
Comment Kristen Stewart aurait-elle pu camper Lady Diana ? L’emblématique Princesse, au charisme à part ? Difficile à croire et les 15 premières minutes du film nous donne raison. L’actrice n’est pas aussi grande et imposante que Lady Diana, les mimiques dérangent, la voix et la rapidité avec laquelle elle parle laisse perplexe. Mais une scène impressionnante du diner fait rentrer le téléspectateur dans la danse et il ne sortira jamais plus du film, qui a mis un peu de temps à commencer.
Parti pris intéressant
Tout commence par une scène presque militaire en décalage avec une Princesse perdue sur une route sans fin, en décapotable. Où veut en venir Pablo Larrain ? On finira évidemment par comprendre car tout est étudié, rien n’est laissé au hasard, la précision est de mise. La mise en scène chirurgicale nous embarque dans un weekend improbable de Noel, digne d’un service militaire ou d’une prison dorée au lieu de se contenter d’être célébration et retrouvailles heureuses. Chez la Reine, Noel est sacré, il faut se peser avant de commencer et promettre de prendre au moins 3 kg à la fin du weekend, pour prouver que les festivités étaient réussies. Mais voilà que la Princesse est boulimique, ce mal qui la ronge longtemps et que sa vie sans amour et sans considération l’empêche de sortir. Voilà où le brillant réalisateur souhaite en venir. Le mal être de Diana, le mariage avec un Prince qui est loin d’être un conte de fée sous son prisme à elle et non celui des autres, depuis son fort intérieur, l’enfant qu’elle a été, la Spencer et non la Lady DI. Le tout raconté sous forme de drame psychologique, de thriller qui titille l’émotion où la tension est omniprésente que l’on suffoquerait presque avec elle. A chaque tension , l’on étouffe alors qu’il ne se passe presque rien. La force du film tient dans ses moments intenses où tout est sur le point d’exploser. Implosion et intériorité dans un film d’une profondeur apaisante.
Krsiten Stewart surprenante
Si l’on ne pense pas forcément à elle pour camper ce rôle, l’on est bien content à la fin du film du travail accompli et de la prestation de l’actrice. L’accent, le corps, l’émotion, tout a été travaillé et Kristen Stewart est absolument convaincante dans ce portrait de femme de l’intérieur. Si les premières minutes sont difficiles, à la fin du film l’on a une Diana ressuscitée et ce n’est pas forcément lié à la ressemblance physique. L’actrice a réveillé l’âme de la Princesse malheureuse, ce Noel de 1991 juste avant qu’elle s’émancipe enfin de la famille royale et qu’elle accepte de devenir Diana Spencer dite Lady Di. Elle n’est plus l’épouse de … ou la belle fille de …le choix judicieux de Kristen Stewart réside aussi dans le fait que l’actrice est aussi mal à l’aise dans le star système et ses vêtements Chanel que ne l’était Diana dans ce Palace maudit. Un bel hommage qui raisonne avec l’anniversaire de la disparition de Lady Di ce 31 août. Un film d’une belle intelligente, d’une grande liberté et d’une fluidité déconcertante qui saura plaire au jury de la Mostra. Quant à Kristen Stewart, elle fait déjà les yeux doux aux prochains Oscars….