Al-Birûni est sûrement l’un des plus grands savants de l’Islam médiéval. Versé dans les sciences mathématiques, astronomiques, physiques, naturelles, il se distingue également comme géographe, historien, chronologue, linguiste, observateur de moeurs et reçoit de son temps le surnom de « Maître ».
Né en 973 d’une famille iranienne, il passe les vingt-cinq premières années de sa vie dans sa patrie où il reçoit une formation scientifique approfondie et entre en correspondance avec le jeune prodige de Boukhara, Ibn Sina. C’est à la cour de Djurdjan, au sud-est de la mer Caspienne qu’il compose son premier grand ouvrage, traitant de calendriers, de problèmes mathématiques, astronomiques et météorologiques.
Rentré dans son pays avant 1008, il est reçu par le prince Abû I-Hassan’ Ali b-Ma’mun et se tient pendant sept ans au service de son frère qui, à cause de sa « langue d’or et d’argent », lui confie des missions politiques délicates. Après l’assassinat de son protecteur il est emmené avec de nombreux lettrés, comme prisonnier en Afghanistan.
Désormais retenu à la cour de Ghazna, sans doute dans la fonction officielle d’astrologue, il accompagne le sultan dans plusieurs de ses expéditions militaires au nord-ouest des Indes. Il y a l’occasion de s’initier au sanscrit et à divers dialectes et consigne dans sa Description de l’Inde l’extraordinaire somme de connaissances qu’il a alors l’occasion de rassembler. C’est sans doute à Ghazna qu’il s’éteint, à près de quatre-vingts ans.