Al Razi est considéré par l’ensemble des chercheurs comme le plus éminent, le plus original et le plus influent représentant des médecins arabo-musulmans de la période médiévale, considéré par certains comme étant le père de la médecine expérimentale.
De son vrai nom, Mohammed Ibn Zakaria Al Razi, Abu-Bakr, connu chez les Latins sous le nom de Rhazes, est né vers 865, à Rayy au sud de l’actuel Téhéran en Perse. Les écrits sur sa vie sont rares, mais les spécialistes de l’âge d’or de la pensée médiévale affirment que Al Razi a pratiqué la musique, qui était son principal centre d’intérêt au cours des premières années de sa vie. On dit même qu’il affectionnait le luth et en jouait très bien. Il a étudié la philosophie et l’alchimie, les mathématiques, l’astrologie, il s’est également intéressé à l’orfèvrerie, la monnaie, les sciences occultes.
Il avait la trentaine lorsqu’il commença l’étude de la médecine à Rayy, auprès de Is’haq Ibn Hunaïn, passé maître dans la médecine grecque, perse et indienne. Il aurait été indirectement (par leurs écrits) l’élève de Ali ibn Rabban Tabari (mort vers 870), ainsi que de Abdus ibn Zayd (mort en 900), complétant son éducation dans les lectures et l’expérimentation. Al Razi a surtout continué à s’instruire en médecine à Bagdad, sous le Calife Al Moktafi (901-907), et a effectué des voyages importants en Syrie, en Egypte et en Espagne.
En chimie, Al Razi pratiquait l’extraction de l’alcool par distillation des substances amylacées et glucidiques fermentées, qu’il utilisait en pharmacie pour la production des médicaments et des remèdes. Il est, en outre, le premier à avoir mentionné l’acide sulfurique, qu’il appelait «l’huile de vitriol» ou «vitriol vert». Il est aussi parmi les premiers à appliquer les connaissances chimiques à la médecine et à rattacher la guérison du malade à une réaction chimique dans son corps.