De son enfance marocaine, il a gardé le goût des ciels bleus, de la mer et de la poésie arabe. C’est en effet à Rabat que Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin a vu le jour, le 14 novembre 1953, et qu’il a passé les six premières années de vie. Son père est un industriel de haut niveau et un grand voyageur. La famille part ensuite pour le Venezuela où Dominique s’illustre en étant, à 15 ans, le seul gréviste du collège français de Caracas, en solidarité avec le mouvement de mai 68. A l’instar de son père, qui fut pendant de longues années élu des Français établis hors de France, le jeune Dominique se passionne autant pour la politique que pour les « ailleurs » lointains. Si bien qu’il adhère au RPR en 1977 et, dès sa sortie de l’ENA (la même promotion que François Hollande), opte pour le Quai d’Orsay : il est nommé secrétaire des Affaires étrangères à la direction des Affaires africaines et à la sous-direction d’Afrique centrale et orientale. Pendant une dizaine d’années, il occupe différents postes diplomatiques aux Etats-Unis et en Inde, avant de rentrer en France pour débuter une carrière politique. Directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé (1992-1996), il est ensuite nommé secrétaire général de la présidence de la République auprès de Jacques Chirac. En 2002, il devient le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Raffarin. On se souvient de sa flamboyante intervention au Conseil de Sécurité de l’Onu contre la décision américaine d’intervenir en Irak. De 2004 à 2005, il dirige le ministère de l’Intérieur avant que Jacques Chirac ne récompense sa fidélité en le nommant Premier ministre le 31 mai 2005. Son passage est marqué par les manifestations contre le « contrat première embauche » et l’éclatement de l’affaire Cleastream 2. Lorsque Nicolas Sarkozy, auquel l’oppose une hainte farouche, est élu président de la République en 2007, Dominique de Villepin devient l’un de ses opposants les plus virulents. Au terme de cinq ans de bataille judiciaire, il est blanchi dans l’affaire Clearstream et annonce son intention de se présenter à l’élection présidentielle 2012. Mais faute de recueillir le nombre de parrainages suffisant, il devra renoncer. De quoi son avenir sera-t-il fait ? Une chose est sûre, il continuera de publier puisque cet érudit est également un homme de lettres. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes, de romans (dont Hôtel de l’insomnie), de récits historiques (Les Cent jours ou l’esprit de sacrifice…) et d’essais, dont Le Cri de la gargouille et Le requin et la mouette, qui ont pour la plupart été des succès critiques et de librairie.
Dominique de Villepin : de la culture & du panache
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